Madame Viviane Melyon Defrance a également tenu un statut jusqu’à aujourd’hui respecté par ses compatriotes puisqu’elle fut Médecin Chef du service santé et de secours médical du SDIS de Guadeloupe. En 2012, elle fut élevée au grade d’officier de La Légion d’honneur.

Elle est également engagée avec une de ses files dans un centre de santé et de remise en forme qui reçoit des personnes accidentées ou atteintes de maladie grave et qui sont en phase de reconstitution.

Madame le médecin s’est beaucoup investit auprès des malades du sida. Elle a depuis longtemps créé une association reconnue d’utilité publique, « Amalgame », qui aide et favorise les subventions pour des enfants défavorisés. Quatre enfants bénéficient de ce soutien afin de continuer leurs études.

De retour de son élection triomphale de Nice, où elle a été élue Super Mamie de France, Madame Melyon a accepté de répondre à quelques questions pour mieux la connaître et mettre en lumière ses engagements.

La Super Mamie qui danse le Gwo-Ka et les danses de salon.
Viviane Melyon est devenue la Super Mamie de France depuis le 3 juin à Nice. Celle qui s’est beaucoup dévouée aux autres a réussi à gagner son pari, elle l’avait d’ailleurs annoncé en déclarant : « je ne pars jamais dans l’idée que je ne vais pas réussir ».  Entourée de sa famille et du Comité Super Mamie, elle a été consacrée à 65 ans parmi douze autre candidates. Et c’est un Tango argentin magistralement dansé qui a fait la différence.

Outremerlemag : Qu’est-ce-qui fait de vous cette femme multiple ?
Viviane Melyon Defrance : Ma vie professionnelle a toujours eu la primauté sur ma vie privée, car je m’y suis réellement épanouie. Mais j’ai adoré le rapport avec mes enfants  dans le fait de les aider se découvrir, à se réaliser.

Comment avez-vous concilié vie professionnelle et vie associative ?
Je suis une passionnée de travail mais une femme très organisée. Mes parents ont élevé ma fille ainée afin de me permettre de faire mes études. Ensuite j’ai pu avoir du personnel pour m’aider. Je me suis épanouie sur le plan professionnel même si j’ai  eu des difficultés quand les enfants sont rentrés à l’école. Mes horaires au cabinet étaient incompatibles avec les leurs. J’ai trouvé cependant une nounou qui s’est occupée d’eux du lundi au vendredi soir. Je faisais tout mon travail avant le week-end. J’ai partagé la charge avec leur père. Celui-ci les gardait en semaine, je les prenais en week-end. J’ai eu à ce moment une Dame (DA en créole) qui a vécu chez moi pendant 1 an, et m’a apporté de l’aide et l’équilibre avec les enfants que j’avais tous les week-end et durant toutes les vacances  scolaires. Bref l’organisation a toujours primé dans ma vie mais je n’ai pas toujours pu organiser des formations dans certains domaines pour développer encore mes connaissances. Quant à la vie associative, je fais partie d’un groupe dans lequel les personnes  de tous âges et de toutes professons  expriment leurs talents pour monter des pièces  de théâtre et des spectacles de danses dont le bénéfice est reversé a des enfants. Les «  artistes » paient leurs costumes et ne sont pas rémunérés

Pouvez-vous me parler de votre mère qui vous a mis le pied à l’étrier ?
Ma mère a été un modèle de ténacité, de volonté. Un exemple que nous avons suivi toutes les quatre filles en nous adaptant à cette vie plus agressive et plus difficile.

Et chacun de vos enfants, que représentent-ils dans votre monde ?
Mes enfants représentent mon ancrage dans la vie actuelle, J’ai aimé les assister afin qu’ils réalisent leurs rêves même si il y a des combats qui sont difficiles.

Quel regard avez-vous sur ce fléau qui touche nos régions Antilles Guyane ?
Je suis tristement interpellée par cette violence, d’autant que j’ai suivi cette banalisation de la violence  lors de mes gardes au SAMU et aux urgences. Je crois que nous devons remplir un rôle auprès de nos enfants et de leurs amis afin de leur apporter un éclairage différent.

Quelles seraient les mesures selon vous à prendre ?
Je pense que l’encadrement, les conseils et surtout la parole sont nécessaires. Et il nous faut écouter  cette jeunesse avec amour.

Pensez-vous comme le disent certains que ceci est le fait de la démission des parents ?
Je ne vais pas dire que tout est à mettre sous « la démission des parents ». Je pense que les valeurs ont changé à  cause de l’apport de l’extérieur et par l’émergence de minorités. Les jeunes se sentent un peu perdus et souffrent, ils deviennent donc violents, provocants, et surprennent les adultes en imitant les comportements déstabilisants.

Quel est le devenir de cette jeunesse quelque peu abandonnée ?
Notre jeunesse se tourne vers des solutions faciles et surtout rapides  afin de pouvoir jouir de moments intenses qui refoulent au fond d’eux leur angoisse.  Pourtant si elle se sent aimée, respectée, guidée, accompagnée, si elle ressent la confiance que les adultes lui porte elle développera ses potentiels a travers les musiques, les sports avec toutes les qualités surprenantes qu’elle peut nous démontrer.

Après avoir participé à Super Mamie de Guadeloupe, pourquoi avoir eu l’envie de devenir Super Mamie de France.
Les Super mamie des régions françaises doivent participer au concours national ce qui fait partie de notre contrat. Je dois reconnaître que j’ai eu plaisir a participer à cette élection avec des personnalités très différentes. C’était très enrichissant.

Cela changera t-il quelque chose dans votre quotidien ?
Oui je crois que cela m’apportera encore plus d’humilité. Et développera surtout l’envie d’aider mon prochain et  de vivre proche des gens que j’aime en le leur disant et le leur montrant chaque jour.

Après un tel parcours de vie, d’où vous vient ce dynamisme ?
Mon dynamisme vient de ma joie de vivre car  je ne veux voir que le bon côté des choses. Je ne retiens que le positif de toute situation et j’attends le bonheur plutôt que de cristalliser sur l’évènement malheureux ou triste qui croise ma vie. J’ai confiance en Celui qui est très haut. Les mauvais moments ne durent pas il ne faut pas leur donner trop d’importance.

Vous êtes une magnifique danseuse, de la tradition à celle de salon, quelle est celle que vous préférez ?
Si je danse avec mon amoureux je choisis le boléro, une danse sensuelle par excellence. Si je m’amuse le rock aura ma préférence  ou une belle mazurka. La biguine ou la salsa dans des moments de partage  avec un bon danseur. Les danses traditionnelles pour le côté vibratoire et sportif. En fait ma préférence dépendra du moment ou du cavalier.

Au-delà de tout ça madame, qu’est ce qui vous fait encore vibrer ?
Ce qui m’émeut : le sourire de ma dernière petite fille ou son rire de joie quand je la prends dans mes bras

Qu’est ce qui vous rend fière ?
Je suis fière d’être une femme antillaise guadeloupéenne de cœur, de culture, et d’éducation.

Quel souhait avez-vous pour la Guadeloupe ?
Le souhait de développer la Guadeloupe afin que ses enfants y restent et continuent à mettre en valeur leur pays.

Quelle est votre opinion sur le mariage pour tous ?
Le mariage pour tous est une question d’alcôve qui n’aurait pas du descendre dans la rue : « charbonnier tant maître chez lui, il y fait ce qu’il veut et cela ne regarde personne ».

En conclusion, qu’avez vous ressenti lors de votre élection ?
J’ai ressenti une grande joie et ma pensée s’est tournée vers ma mère et mes filles à qui j’ai dédié cette écharpe.


Election Super Mamie à Nice - 3 Juin 2013 http://youtu.be/z92Oe78hd7k
ITV Viviane Melyon Defrance - http://youtu.be/SVPuXgJXdhY