Dans ce titre « Emi », l’hôtesse de l’air Emilie Constantin nous invite à une destination « feeling ». Sa première chanson « Merci la vie » témoigne de son rêve d’enfance, enfin réalisé. Déjà à 8 ans, elle est lauréate d’un concours lancé par une compagnie aérienne. A son retour, elle décide de ce qu’elle sera (et ce fut sa destinée) une hôtesse de l’air.
Son monde est avant tout un monde d’artiste. En premier, sa mère, qui est à la fois comédienne, chanteuse lyrique et danseuse. Les musiciens ont jalonné son enfance, et ses amis ont orienté son choix de vie vers la chanson.
Née à Paris de parents Guyanais, cette belle câpresse fait ses premières classes au Maroc, avant d’entamer une scolarité à Saint-Barth en Guadeloupe. Puis c’est à Cayenne, sur les terres de ses parents, qu’elle passera son bac. Plus tard, elle poursuivra ses études de lettres étrangères appliquées à Montpelier, et c’est à cette même période qu’il commence à lui pousser des ailes, des ailes pour mieux voler, pour foncer droit vers ses rêves.
Plus jeune, Emilie Constantin avait souhaité officier en tant que photoreporter, ou journaliste de télévision. Mais la vie en a décidé autrement. Le hasard lui a permis de rencontrer l’artiste américain Isaac Hayes, qu’elle accompagna lors d’une de ses tournées. Rebelote avec l’emblématique Linton Kwezi Johnson, le maître absolu de la dub-poetry. Sa fibre artistique la rapproche évidemment des artistes de son monde originelle : Malavoi, Kassav, des musiciens de la Guyane et des Antilles tel que Kolo, ou encore Claude Vameur, l’ex-batteur du groupe Kassav.
C’est sa grande amitié avec Kali (Jean-Marc Monnerville), le faiseur de succès, qui va permettre cette première réalisation, signée de sa main, et en collaboration avec la chanteuse Linda Rey pour la mélodie. Dans cet album, elle chantera aux côté de Pierre « Kiko » Rey, figure emblématique de la production musicale en Guyane, et de Stéphane Vérin. C’est ainsi qu’Emi réalise enfin un de ses nombreux rêves, chanter avec Kali. Au terme de ce rendez-vous tout en amitié naît le titre « Merci la Vie ».
Une ballade empreinte de fraîcheur douce. Emi a mis tout en oeuvre pour exorciser cet amour paternel qui lui a manqué dès son plus jeune âge. On retrouve au fil de ses chansons, les traces d’une existence parcourue qui ne jure que par l’aspiration au Bonheur.
« Merci la Vie » est en toute simplicité hymne qui lui permet de concrétiser ses rêves et d’être heureuse. Car, dit-elle : « Il est de ma responsabilité d’être heureuse ».
Quelques questions à Emi Constantin
Entre deux voyages professionnels, Emi Constantin s’est prêtée au jeu des questions-réponses. C’est avec émotion que nous avons échangé alors que se déroule sous mes yeux les images de son clip “Merci la Vie”. Un clip réalisé par Kalil Sarkis, celui qui avait entre autres filmé « L’Amazone » de Joëlle Ursull, « le Magnifik » de Patrick Saint-Eloi ou plus récemment « Fré é Sè « pour Kenzy feat. E.sy Kennenga.
1. Outremerlemag : Qu’est-ce-qui te fait vibrer ? Emi Constantin : J’aime profondément la musique. Quelle qu’elle soit. La musique c’est ma came. Elle fait du bien à mon âme, tout comme le sport. J’écoute très régulièrement ce que j’aime, Sade, Kassav, la soul, le compas, le reggae bien sûr entre autres musiques qui me touchent.
2. De qui te vient ce besoin de chanter ? Probablement, de ma grand-mère, Man Vovonne, mon poto-mitan de femme. Elle chantait sans cesse. C’est mon héroïne, toujours pleine de joie, d’énergie. Je me rappelle que petite, je rêvais et me voyais sur scène en tant que chanteuse ou danseuse (j’ai d’ailleurs gagné plusieurs concours de danse). Et puis il y a ma mère qui a joué dans des comédies musicales. A tout âge, j’ai pu communiquer facilement avec les artistes.
3. Mais pour avoir choisi de t’orienter vers le métier d’hôtesse de l’air ? Quand j’ai eu 9 ans, j’ai gagné un concours de dessin organisé par mon école. Je suis partie à Disney-World à Orlando. A mon retour, j’ai été interviewé et on m’a demandé ce que je voulais faire. J’ai répondu « hôtesse de l’air ». Pourquoi ? C’est probablement le voyage qui m’avait enchanté, les hôtesses en uniforme et le plaisir de prendre l’avion. Vingt ans plus tard, je suis devenue agent navigant.
4. Ton titre « Merci la Vie » met-il en lumière les maux de ta vie ? En quelque sorte. Ce sont les brisures qui m’ont quelquefois déséquilibrée qui m’ont permis de me battre jusqu’à vaincre ces moments de mal-être. C’est en cela que cette chanson est touchante, et me semble-t-il, a une couleur moins personnelle. Elle commence par des mots forts « brisures de moi », qui me définissent profondément. De par mon métier, je laisse un peu de moi partout, je suis comme une espèce d’exilée, mais grâce à cette chanson je reviens à la source. Il était important pour moi de l’enregistrer en Guyane, mon péyi chéri. Je reconstruis le puzzle de ma vie, je touche mes propres racines.
5. Est-ce que ta vie a changé après que tu aies enregistré cette chanson ? Es-tu consciente que ce titre est porteur d’un message d’espoir pour les autres ? Cette chanson m’a donné confiance. Je réalise, grâce à plusieurs témoignages, que beaucoup de gens s’y reconnaissent et que cela les encourage à réaliser leurs rêves. Grace à cette chanson, j’ai également pris conscience que j’en avais assez de rêver ma vie, qu’il était temps de réaliser les choses qui me tenaient à coeur. La vie est trop courte, on n’a pas le droit de perdre son temps. La vie est belle, elle mérite d’être vécue. Même si tout cela est empreint de mélancolie, je pense que les gens qui ont véritablement souffert peuvent témoigner de la valeur d’une vie. D’ailleurs depuis que je l’ai chanté, je surfe sur une vague très positive.
6. Ton âge n’a-t-il pas été un obstacle pour te lancer dans cette probable carrière ? Définitivement non. Il me semble que les choses arrivent comme elles le doivent. Chanter à cet âge là a été un véritable travail. Un projet salvateur qui m’a permis de me rendre libre. Libre du carcan qui me pèse depuis de nombreuses années. J’ai oublié d’avoir peur, de craindre le regard d’autrui. Tous ceux qui m’ont entouré au studio m’ont plongé dans mon véritable élément.
7. Ceux qui t’ont accompagné sont de véritables stars de la musique, qui sont-ils ? Quelle chance ! J’ai chanté dans le studio de Blackwood de Pierre Rey dit « Kiko ». Avec une voix enchanteresse, celle de Linda Rey, sa soeur, il y a eut le musicien Stéphane Vérin toujours disponible au tambour, et bien sûr mon inestimable Kali et son équipe.
8. Comment est née cette réalisation ? En fait, ça a commencé par une boutade, une envie de chanter en duo avec Kali. Mais il m’a conseillé d’écrire ma chanson moi même. Il a eu la franchise de me dire que je n’avais pas une voix exceptionnelle mais que je chantais juste, ce qui était l’avis de tous. Cela m’a quelque peu découragée. Je n’étais pas sûre de pouvoir écrire un texte mais j’ai acheté un cahier sur ses conseils. Après une nuit presque blanche, j’ai écrit mon premier texte au petit matin. Je leur ai proposé cela le lendemain et, nous avons alors commencé à travailler sur le projet. Ainsi est née « Merci la Vie ».
9. As-tu déjà songé à réitérer l’expérience ? Je dois avouer que j’y ai pris goût. Depuis quelques jours, suite à la diffusion du clip sur les réseaux sociaux et ailleurs, je commence à recevoir quelques propositions. J’attends de voir comment évolue la sortie de ce premier single.
Sortie en Guyane bientôt disponible dans les bacs parisiens, découvrez le sur Youtube
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