Culture

jeudi, 23 mai 2013 04:05

La nouvelle Afrique, le nouvel horizon du festival Etonnants Voyageurs

Après 25 ans de bons et loyaux services, le festival « Etonnants voyageurs » qui se tient à Saint Malo tous les week-ends de Pentecôte, a attiré comme à l'accoutumée, les fous de voyages et de littératures du SUD. L'Afrique était l'invitée d'honneur.


Un plateau de choix pour cette édition avec en décor un temps de Toussaint comme on a depuis plusieurs mois sur la moitié nord de la France. De quoi inspirer des écrivains haïtiens, fidèles de la première heure comme Frankétienne et Lyonnel Trouillot. Comme les années précédentes, le festival a proposé ses deux marques de fabriques : une partie dédicaces, avec les auteurs dans un grand chapiteau transformé en vaste librairie ; et une partie débats autour des thèmes qui travaillent la littérature-monde, l'exil bien sûr, la multi-culturalité, mais aussi ce qui émerge en Afrique. Le Festival a depuis quelques années ses antennes à Bamako et, depuis février dernier, son festival à Brazzaville et son fondateur, l'écrivain breton Michel Lebris entend montrer le Sud qui bouge. « Vu d'Europe, dit-il, on ne voit toujours que la corruption, la pauvreté, les guerres civiles. Est-on sur lorsque l'on parle de la sorte, que l’on sache de quoi on parle ? Combien de journalistes en Europe ont réellement mis, ne serait-ce qu'une fois, le pied en Afrique? ». Et de citer toutes ces métropoles qui bougent économiquement mais aussi sur le plan de la créativité, Dakar, Brazza, sans oublier Lagos, ou encore Accra. Cette année, la littérature anglophone africaine avait donc rendez-vous à Saint-Malo. Kopano Matlwa, Niq Mhlongo et Kgebelli Moele, représentants pour les deux derniers de cette génération « Kwaito » des jeunes issus des townships en Afrique du Sud, étaient de ce voyage. Leurs expériences et leur envie de créer envers et contre tout a remué les cœurs. Des jeunes qui écrivent des polars, de la fiction, loin des questions simplement identitaires.



Autre moment d'émotion à signaler dans cette édition, la rencontre entre les deux écrivains, Maryse Condé et Henri Lopès. Maryse Condé, atteinte physiquement, a pu confronter avec le second, écrivain congolais connu lui aussi sur la place de Paris, ambassadeur de son pays en France, leurs mémoires. Cette mémoire que l'on cajole en l'édulcorant quand arrive le grand âge, ou que l'on restitue pour avoir avec soi même, le soucis de sincérité... Maryse Condé qui s'est livrée récemment dans son dernier ouvrage « La vie sans fards », a mis en exergue combien sa vie de romancière, d'intellectuelle est merveilleuse depuis qu'elle a passé le cap de la quarantaine, après avoir été une bonne et unique mère.

Seul bémol dans ce festival, l'absence des écrivains des petites Antilles. On aurait aimé, gouté, la parole de Chamoiseau et de Confiant, toujours prêt à gloser sur le leg laissé par un grand de la littérature Tout-Monde, Edouard Glissant. Ne serait-ce que parce-que le festival a de la suite dans les idées. Etonnants Voyageurs entend poursuivre le travail entamé avec la Word Alliance, ce réseau de festivals de littérature dispersés sur la planète, auquel le festival breton a adhéré en 2012.

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