Culture

vendredi, 17 mai 2013 04:39

Rencontre avec … Jean-François Samlong, un écrivain XXL

Jean-François Samlong a vu le jour à Sainte-Marie, une belle commune de l’île de la Réunion, au cœur de l’Océan Indien. Ancien professeur certifié de Lettres, Docteur ès Lettres, il fut ensuite détaché auprès du Rectorat comme coordonnateur LCR (Langue et Culture Régionales) pour le second degré.
Membre de l’Académie de la Réunion, président de l’UDIR (Union pour la Défense de l’Identité Réunionnaise/ www.udir.org) un organisme d’animation littéraire spécialisé dans la formation de conteurs, qui préside également aux activités d’une maison d’édition éponyme, il est l’auteur de nombreux romans, essais et recueils de poèmes.


Depuis plus de trente ans, Jean-François Samlong prend une part active au renouveau de la culture réunionnaise. Poète, romancier, sa première période fut intimiste, animée par une poésie introspective (Valval, 1980 ; Le Cri du lagon, 1981 ; Solèy do fé, 1990).
La deuxième se traduisit par son orientation vers le roman historique afin de se réapproprier certaines pages d’histoire et de légendes, notamment avec Terre arrachée (1982, Prix de Madagascar décerné par l’Association des Écrivains de Langue Française), Madame Desbassayns (1985, Prix des Mascareignes décerné par l’ADELF), Pour les bravos de l’Empire (1987), Zoura, femme Bon Dieu (1988).
La troisième inaugura un cycle plus littéraire, avec un regard sans complaisance porté sur la société réunionnaise contemporaine. Il publie La Nuit cyclone (Grasset, 1992, Prix Charles Brisset), L’Arbre de violence (Grasset, 1994, Prix de la Société des Gens de Lettres, Le Livre de Poche, 1996), Danse sur un volcan (Ibis Rouge Éditions, 2001), Le Nègre blanc de Bel Air (Éd. Le Serpent à Plumes, 2002), L’Empreinte française (Éd. Le Serpent à Plumes, 2005), Une île où séduire Virginie (L’Harmattan, 2007).

Parallèlement, il éprouva le besoin d’analyser le discours poétique et romanesque, et publia De L’Élégie à la Créolie (1989), Le Roman du marronnage (1990), des anthologies, des guides bibliographiques, et la première Anthologie du roman réunionnais (Seghers, 1991). Sa thèse de doctorat dont le thème est annoncé dans le titre : La mort dans le roman réunionnais contemporain (Université de La Réunion, 1994), en témoigne.

Ses essais, Le Défi d’un volcan (Stock, 1993) et La crise de l’outre-mer français (L’Harmattan, 2009) sont le fruit de sa réflexion sur l’évolution de la société réunionnaise désireuse de réussir son intégration à la région indocéanique, à la France et à l’Europe, car estime-t-il : « Si les racines d’un peuple ne se nourrissent pas aux grandes civilisations, elles meurent. »

Soucieux de partager ses valeurs avec le plus grand nombre, une nécessité selon lui, il traduit aussi durant ces années-là, du créole en français, plusieurs ouvrages de l’écrivain Daniel Honoré : Légendes créoles (1997), Le Chemin des frères Ramondé (1999), Légendes chinoises (2000), Contes créoles (2003).

Passeur, conteur, il ne pouvait pas ne pas écrire de livres pour le secteur « jeunesse », d’où la publication de : Kafdor (version créole, éd. Udir, 2003 ; version française, Ibis Rouge Éditions, 2004) ; Zabeth et le monstre de feu (Desnel Jeunesse, 2008 ; illustrations de Raphaëlle Lennoz) ; Noélie et la Croix du sud (Editions Orphie, 2008 ; illustrations de Céline Ménard) ; Noélie et le train tuit-tuit (Editions Orphie, 2010 ; illustrations de Céline Ménard) ; Il était une fois Madame Desbassayns (Editions Jacarandas, 2009) ; Il était une fois Sarda Garriga (Editions Jacarandas, 2009) ; Il était une fois Sitarane (Editions Jacarandas, 2009).

Sitarane, le héros méphistophélique de son dernier roman Une guillotine dans un train de nuit, (304 pages, 19,50 euros) édité en septembre 2012 par les éditions Gallimard, pour lequel nous avons éprouvé un véritable coup de cœur dont nous avons rendu compte il y a quelques semaines.  

Cheminer encore en compagnie de Jean-François Samlong nous a paru une évidence, concrétisée par cet entretien qu’il nous a accordé.

Page 92

Christian Séranot : Pourquoi avoir choisi de raconter l’épopée sanglante, en 1909-1910, à la Réunion, de figures comme celles de Sitarane et des membres de sa bande, qui ont laissé un souvenir si vivace dans l’inconscient collectif réunionnais ?

Jean-François Samlong : Tout d’abord, en tant qu’écrivain, je continue à m’intéresser à toute cette violence qui a marqué (et marque encore) l’histoire de la Réunion depuis le début du peuplement, même si, par certains côtés, l’île demeure aujourd’hui un lieu extraordinaire où il y fait bon vivre. Je pense que cette violence omniprésente, sournoise, haineuse, trouve son origine dans le développement d’une économie fondée, dès le XVIIIe siècle, sur l’esclavage et le racisme. En ce qui concerne Sitarane (il joue un rôle prépondérant dans mon dernier roman), je n’ai pas manqué de m’interroger sur le fait que, plus d’un siècle après les crimes horribles qu’il a commis avec sa bande dans le sud de l’île, non seulement les Réunionnais se souviennent de lui, mais ils lui rendent quotidiennement un culte en allant fleurir sa tombe dans le cimetière marin de Saint-Pierre. En décembre 2012, j’ai assisté, en plein jour, à une danse du sabre et à des sacrifices d’animaux sur sa tombe. Après sa décapitation, sa tête est tombée tel un ex-voto dans le bac de sciure, et on le prie soit pour se protéger de lui, soit pour des actes de sorcellerie dans une île qui aime les croyances, les superstitions et les relations avec le monde des morts et des morts-vivants !

C. S. : Est-ce un projet que vous aviez depuis longtemps ?

J.-F. S. : J’ai laissé le projet mûrir dans ma tête, car le défi à relever consistait à réunir une riche documentation, puis à écrire une histoire que tous les Réunionnais croient connaître, sans soupçonner, la plupart du temps, la barbarie des actes commis par Sitarane, Fontaine et Saint-Ange Gardien. Il me fallait, avant tout, trouver des solutions pour marquer la dimension réflexive et autoréflexive du « je » qui, écrivant, souhaite arracher son texte du passé pour qu’il fasse irruption dans le présent et se projette vers l’avenir. D’où, ici et là, l’intrusion directe de l’auteur dans la narration, par exemple à la page 92.

C. S. : La forme romanesque d’un tel projet d’écriture s’est-elle d’emblée imposée à vous ?

J.-F. S. : Après mûre réflexion, s’est imposée à moi l’idée que je devais refuser absolument le roman linéaire. Pourquoi ? Parce que dans un roman historique on est censé rapporter des faits qui ont réellement existé ; c’est ce que j’ai fait. Mais pour aller au-delà du fait historique, pour que le discours romanesque ait une prise sur le présent, voire sur l’avenir, il était nécessaire de dépasser le langage et de faire appel au métalangage. Le métalangage étant pour moi le lieu où se crée le lien entre le passé, le présent et l’avenir. Et puis, de temps en temps, ce n’est plus ni le narrateur, ni l’auteur qui commentent l’histoire, mais ce qu’on nomme un personnage délégué. Par exemple, c’est le cas du juge Hucher, lorsqu’il reçoit Sitarane dans son bureau. A noter que le personnage délégué est aussi une solution la plus pratique pour camoufler l’idéologie ou les idéologies. Et puis, j’ai pu m’appuyer sur des personnages types : l’adjoint au maire, le gendarme, le juge, la voyante extralucide, le prêtre, le bourreau, le journaliste… Le personnage type du journaliste est intéressant parce qu’on peut retranscrire, dans le discours romanesque, des extraits de ses articles. Et je ne m’en suis pas privé… Bien entendu, il ne faut pas abuser de ces artifices littéraires. Tout est une question de dosage !

C. S. : De quels matériaux disposiez-vous au départ ? Vous a-t-il fallu entreprendre de nombreuses recherches ? S’agit-il d’une biographie romancée, d’un roman biographique, ou d’un roman tout court – un roman global –, dans lequel vous avez pris des libertés avec la réalité historique de ces personnages qui vous ont inspiré, afin de mieux rendre compte de l’époque, précisément ?

J.-F. S. : Tous les matériaux sont disponibles aux archives départementales. D’une part, il faut entreprendre les recherches de façon raisonnée, c’est-à-dire tout en sachant où l’on va, et pourquoi on a choisi d’aller dans telle direction (refus du roman linéaire) plutôt que dans telle autre, sinon on perd du temps, on se disperse, et le découragement arrive très vite. Si on a déjà un projet d’écriture, toutes les recherches s’organisent autour de ce projet, et le roman s’écrit au moment même où les informations surgissent au détour d’une lecture. Et donc, je dirai qu’il s’agit ici d’une biographie romancée, et je n’ai pris aucune liberté avec la réalité historique de ces personnages, voulant recréer l’atmosphère de l’époque. J’avais à ma disposition les articles de presse, les procès-verbaux, les comptes-rendus des procès, les photos des personnages, et puis… je connais bien le sud de l’île. C’est important pour moi, car je reste persuadé que l’espace et le temps jouent un rôle fondamental dans la mise en scène d’une intrigue.

C. S. : Avez-vous eu à combler certains trous de leur l’histoire ?

J.-F. S. : Très peu. Tous les faits ont été bien rapportés par les journalistes de l’époque qui ont fait un travail remarquable. Il me reste un regret : je n’ai pas la recette exacte de la poudre jaune, que des on-dit. Mais peut-être que cela vaut mieux pour tout le monde.

« L’écriture est partout »

C. S. : Diriez-vous que l’art de la fiction, que les armes miraculeuses du roman permettent d’une certaine manière de mieux rendre compte d’évènements survenus et de leur retentissement (à la Réunion), qu’une simple reconstitution historique ?

J.-F. S. : Pour ce qui est d’une reconstitution historique, le plus souvent il s’agit d’un réel déjà écrit, analysé, commenté, et même déformé à travers les propos approximatifs de l’un ou de l’autre. Par conséquent, pour intéresser le lecteur, et pour qu’il aille jusqu’au bout de sa lecture sans que le livre lui tombe des mains, il faut que l’art de la fiction soit au service de l’histoire. Il ne s’agit pas là d’armes miraculeuses (en tout cas, moi je ne les possède pas), mais d’outils à maîtriser coûte que coute pour que le texte soit performant. A chacun ses outils, bien sûr. Cependant, certains d’entre eux sont indispensables à tout écrivain : maîtrise du niveau de langage, du style, du niveau de la pensée, et plus généralement maîtrise de la grammaire du texte. Il est un outil que l’on a tendance à négliger, c’est la lecture. La romancière mauricienne Nathacha Appanah me disait qu’elle lit beaucoup, énormément. Ou alors il faut méditer cette phrase de Marguerite Duras : « Tout écrivait quand j’écrivais dans la maison. L’écriture était partout. » Y compris dans la lecture. Ceci pour dire que l’outil des outils c’est aller au-delà de la forme. Ce que je donne à lire dans Une guillotine dans un train de nuit, c’est un coup d’œil (peut-être aussi un clin d’œil), un regard qui m’appartient en propre, ma façon d’aborder l’histoire de mon île, puis de la sentir, de l’écrire. Je suis tout moi dans mon écriture. C’est ma sensibilité qui court à travers les lignes. C’est mon sang. Ce sont mes rêves. Un narrateur omniscient ne suffit pas à rendre compte de la réalité. Et la forme n’est qu’un outil mis au service de la fiction, non de façon servile, bien sûr. La langue est aussi un outil, ou les langues, comme Patrick Chamoiseau qui donne au créole une place prépondérante dans ses romans. Quoi qu’il en soit, il faut être en permanence à la recherche d’une nouvelle forme, d’une nouvelle esthétique, dans la mesure où, dans l’écriture d’un roman, rien n’est gagné d’avance. Ce qui amène Gao Xingjian à prôner « l’éclatement de la narration fictionnelle classique ». Et donc, attention aux outils émoussés.

C. S. : Où s’arrête et où commence la littérature ?

J.-F. S. : La littérature n’a ni fin ni début, raison pour laquelle j’ai voulu citer cette phrase de Marguerite Duras. Ou alors, la littérature commence avec l’écrivain, se poursuit avec le lecteur, et comme le lecteur d’aujourd’hui cèdera la place au lecteur de demain, la littérature est sans cesse renouvelée, ranimée, recommencée. Je dirai même que le lecteur poursuit l’œuvre de l’écrivain. Le dernier lecteur signera-t-il la fin de la littérature ?

C. S. : Ne pourrait-on pas dire que dans cette histoire, celle de votre roman, elle (la littérature) commence et s’arrête justement, à bord de votre train de nuit, en carburant au suspense ?

J.-F. S. : Dans mon roman, vous avez raison, la littérature commence à bord du train de nuit, « en carburant au suspense », mais qui peut dire où elle s’arrêtera, et quand ? et où ? J’ai une amie qui, en métropole, prend souvent le train ; elle a lu mon roman dans le train, à onze mille kilomètres de l’île, et c’est ainsi que la littérature voyage de façon étrange : elle, la lectrice, assise dans un train, et lisant une histoire qui se passe dans un train venu d’un lointain passé. Le train du passé l’a rattrapée dans son présent à elle ; ce train est entré dans sa mémoire, dans sa vie, par le biais des émotions suscitées par la lecture.

La générosité du lecteur

C. S. : Votre roman serait parfaitement adaptable au cinéma ou à la télévision. Avez-vous déjà été contacté pour cela, vous et/ou votre éditeur, par des réalisateurs ou des scénaristes ? A qui penseriez-vous ? Seriez-vous tenté comme certains auteurs, Eric-Emmmanuel Schmitt, Emmanuel Carrère, ou Philippe Claudel d’en écrire ou coécrire vous-même le scénario et d’en assurer aussi la réalisation ?

J.-F. S. : Les responsables de la maison Gallimard ont dû présenter déjà un résumé de mon roman à des réalisateurs ou à des scénaristes. C’est tout ce que je sais pour l’instant. Et à ce jour, je n’ai eu aucun contact. Je connais le travail d’Emmanuel Carrère, d’Eric-Emmanuel Schmitt (Variations énigmatiques est un petit chef-d’œuvre) et de Philippe Claudel (C’est difficile de ne pas avoir dans sa bibliothèque Les âmes grises), raison pour laquelle je me sens incapable d’écrire le scénario de mon roman (peut-être coécrire ?) et moins encore d’en assurer la réalisation. Il s’agit là d’une autre écriture, d’une autre forme d’art dont je ne possède absolument pas les outils.

C. S. : Dix romans publiés déjà, des essais, des ouvrages pédagogiques, un livre de photos, des recueils de poèmes et un Journal sûrement, dont la plupart ont en commun la Réunion comme sujet de réflexions, territoire d’inspiration, promesse d’avenir, théâtre des rêves, peut-on vous définir comme un écrivain engagé ?

J.-F. S. : Je suis profondément, sincèrement engagé dans mon écriture. Et j’ai adopté la formule de Jean-Paul Sartre : « Ecrire, c’est donc à la fois dévoiler le monde et le proposer comme une tâche à la générosité du lecteur ». Très tôt, je me suis posé la question : comment me rendre essentiel par rapport à mon île, par rapport au monde ? Dévoiler, révéler, tirer de l’ombre, donner à lire et à se lire aussi. Je propose un engagement imaginaire dans l’action d’écrire ou un imaginaire indissociable d’un mouvement qui vise à transcender la réalité. Toutes les formes de violence ne peuvent me laisser indifférent, ni l’esclavage, ni les crimes de sang, ni l’inceste, ni le racisme, ni les injustices que renferment nos sociétés. Je ne veux pas me sentir responsable de ces violences-là. Ce qui m’oblige à créer, à dévoiler, à m’engager, et donc à me sentir libre, une liberté liée à la liberté humaine.

C. S. : Que dirait le jeune homme que vous fûtes, fou de littérature, à l’écrivain que vous êtes devenu aujourd’hui ? Pouvez-vous l’imaginer ?

J.-F. S. : La réponse est simple : le chemin est bon, il n’y en avait pas d’autre, mais il te reste encore beaucoup à apprendre sur toi-même, sur le monde des morts et des vivants ; sur l’univers des mots et des maux qui conditionnent l’existence ; sur la généreuse indignation qui, parfois, permet de changer la face du monde.

C. S. : Est-il plus facile aujourd’hui qu’hier, lorsque l’on vit à la Réunion, de parvenir à se faire publier dans une dite « prestigieuse » maison d’édition hexagonale ?
 
J.-F. S. : J’ai fait la preuve (et je ne suis pas le seul) que le lieu où l’on vit n’influence pas les responsables des maisons d’édition, fussent-elles aussi prestigieuses que Gallimard, les poussant à dire non à un auteur. Seule compte la qualité littéraire du manuscrit qu’on leur propose. Franchement, je ne vois pas pourquoi un responsable éditorial digne de ce nom refuserait un texte de qualité ; il pourrait se tromper, mais à ce moment-là l’écrivain a toute liberté pour frapper à la porte d’une autre maison d’édition.

De Victor Hugo à André Siniavski

C. S. : Appelez-vous de vos vœux la création d’une grande maison d’édition à la Réunion, digne du vingt-et-unième siècle et de sa révolution numérique, rayonnant sur le monde ? Un tel projet pourrait-il voir le jour selon vous ? Répondriez-vous à l’appel de mécènes éventuels pour la lancer ?

J.-F. S. : Je n’ai pas cette ambition d’autant que, à la Réunion, les maisons d’édition ont toutes les peines du monde à vivre, à survivre. La révolution numérique n’y suffira pas. Ce sont des écrivains talentueux qui font la renommée d’une maison d’édition, et sa renommée assurée, elle-même attire d’autres écrivains talentueux, et ainsi de suite. Mon souhait c’est que les écrivains réunionnais haussent le niveau de leur écriture, comme l’ont fait les écrivains africains, antillais, mauriciens. Il ne s’agit plus tellement d’écrire une aventure, mais de tenter l’aventure d’une écriture ; l’enjeu n’est pas le même, l’engagement de l’écrivain non plus.
 
C. S. : De quel(s) livre(s) recommanderiez-vous la lecture aux habitués d’Outremerlemag ?

J.-F. S. : Je recommande de lire, humblement, les écrivains indémodables, et surtout d’avoir un choix de lecture éclectique. Je passe aisément de Victor Hugo à Virginia Woolf, de Le Clézio à Chamoiseau, de Duras à John Irving, de Georges Bataille à André Siniavski…

C. S. : Quel livre êtes-vous en train de lire en ce moment ?

J.-F. S. : Après la parution de mon roman, des amis m’ont offert deux livres qui sont de la même veine, et que je dois absolument lire, m’ont-ils dit : Farinet ou la fausse monnaie de Ramuz et Fleur de tonnerre de Jean Teulé. Les vrais amis vous offrent toujours de très bons livres. Et ces deux romans sont excellents, de mon point de vue.

C. S. : Peut-on avoir une idée de la date de parution de votre prochain roman et du sujet dont il traitera ?

J.-F. S. : Après le roman historique, j’aborde un sujet d’actualité, un sujet grave qui bouleverse la Réunion depuis deux ans : c’est l’histoire d’une mère qui a perdu un fils de vingt ans en mer, alors qu’il surfait sur le spot de l’Ermitage, happé probablement par un requin… Quant à la date de parution, je n’en sais rien, car c’est une prérogative qui appartient à mon éditeur, Jean-Noël Schifano, et à la maison Gallimard.

C. S. : Une réflexion ou remarque, ou suite de mots de votre part, pour la route, comme viatique ?

J.-F. S. : « Chaque vocable de ce livre m’a valu une part de moi-même que chaque lecteur doit me rendre pour que je puisse continuer à vivre ; et chaque ligne est un barreau d’encre qui m’interdit de faire autre chose qu’écrire. »

 

 

 

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