Recevoir et échanger
Depuis sa création, en 2007, le festival a su fidéliser les « spect’acteurs » dans une ambiance chaleureuse et conviviale entre projections, débats et tables rondes. La présence des réalisateurs et d’intervenants de qualité favorise les échanges et les rencontres. Rejoint en 2009 par les journées d’études du CNRS, le festival est aujourd’hui reconnu par le milieu culturel, scientifique et politique au plan national tout comme dans le Pacifique Sud. En quelques années, le festival ROCHEFORT PACIFIQUE est devenu le rendez-vous des passionnés de cinéma d’ailleurs, des acteurs et des observateurs du monde océanien. Dans un esprit d’ouverture et d’accessibilité au plus grand nombre, le festival est une manifestation entièrement gratuite.
Un festival, une ville
Le festival s’est tout naturellement établi à Rochefort, en Charente-Maritime. Cette cité, d’où sont parties de nombreuses expéditions scientifiques au 18ème siècle, regorge de témoignages rapportés par les explorateurs. Un lien historique qui permet au Festival ROCHEFORT PACIFIQUE de vivre à travers la ville et d’enrichir son propos grâce aux collections anciennes et contemporaines du Musée Hèbre de St Clément et du Musée de la Marine. Entre terre et mer, Rochefort devient, le temps du festival, la ville la plus septentrionale du Pacifique Sud. Programmation Films documentaires, docu-fictions, fictions ou reportages sont sélectionnés pour répondre à une thématique. Les projections sont suivies de débats en présence du ou des réalisateurs. Ni jury ni compétition mais plutôt un lieu d’expression et d’échanges. En programmant conjointement les films déjà primés de réalisateurs référents et ceux de jeunes talents, le Festival ROCHEFORT PACIFIQUE veut offrir un tremplin de qualité aux cinéastes émergents. Les tables rondes offrent l’occasion d’aborder plus largement les sujets d’actualité avec la participation d’intervenants spécialisés. Le festival est aussi l’occasion pour les associations océaniennes de France de se réunir et de se faire découvrir autour d’une grande fête aux sonorités et aux saveurs des antipodes.
Avec le Fonds de Coopération Economique, Sociale et Culturelle pour le Pacifique, le festival fait découvrir la coopération inversée Le festival de Rochefort a entrepris depuis plusieurs années une politique de « délocalisation », consistant à présenter des films avec débats dans différents lieux emblématiques du département, de la Région et parfois au niveau national. Ces actions ont permis des sensibiliser un public qui n’avait pas accès, jusque-là, à la connaissance de l’espace océanien. Depuis 2010, le festival a décidé de demander le financement du Fonds Pacifique. Cette nouvelle disposition budgétaire a ouvert le champ des activités vers l’Océanie, soit en faisant venir des acteurs culturels océaniens en France, soit en intervenant dans le Pacifique. C’est ainsi, qu’en 2010, une réalisatrice de Nouvelle-Zélande et un réalisateur de Papouasie-Nouvelle Guinée sont venus présenter leurs films sélectionnés, au festival. Lors de l’édition 2011, trois jeunes vidéastes de la République du Vanuatu ont participé à une résidence de réalisation documentaire de trois semaines à Rochefort. Le court-métrage, « Une histoire d’huîtres » qui traitait du monde ostréicole charentais vu par les réalisateurs vanuatais, qui se sont transformés en l’occurrence en anthropologues, a été présenté au festival .
En 2012, avec l’aide du Fonds Pacifique, en s’investissant avec le Service de Coopération et d’Action Culturelle de l’Ambassade de France à Suva, le festival a décidé de se délocaliser dans le Pacifique, participant ainsi au soutien de la filière audiovisuelle et à la promotion de la diversité culturelle en présentant des œuvres francophones dans un monde exclusivement anglo-saxon. C’est ainsi que deux responsables fidjiens de l’audiovisuel et réalisateurs ont été invités au festival de Rochefort afin de présenter leurs œuvres, mais aussi de rencontrer les professionnels de l’image et les directeurs de festivals de cinéma dans les villes de la Région Poitou-Charentes (La Rochelle, Angoulême). Le festival de Rochefort, à cette occasion a mis le cinéma fidjien à l’honneur et c’est ainsi qu’a été présenté, pour la première fois en France, un film Fidjien de genre « Bollywood », qui a montré le dynamisme cinématographique de la communauté indienne de ce pays.
Le festival « délocalisé » à Suva du 15 au 20 avril 2013 et qui prendra le titre de “Islands in the World Oceania Film Festival”à la demande de nos amis Fidjiens, offrira une programmation de films réalisés par des auteurs francophones, tournés en Océanie. La manifestation sera soutenue par l’Université du Pacifique Sud et les services de l’Ambassade de France à Suva. Des réalisateurs des festivals de cinéma de Polynésie (FIFO) et de Nouvelle-Calédonie (festival Ânûû-rû Âboro) seront invités à Suva afin de présenter leurs films. L’action proposée pour 2013 consistera à faire réaliser un documentaire sur le festival de cinéma de Suva du 15 au 20 avril 2013, par une équipe de tournage composée d’un jeune réalisateur métropolitain et d’un jeune cinéaste calédonien Le montage du film s’effectuera dans les locaux de l’Université Nationale de Fidji par l’équipe de tournage qui sera en résidence de stage de perfectionnement de montage, encadrée par des enseignants Fidjiens, un bel exemple de « coopération inversée ».
Le film entièrement terminé sera présenté en première au festival de Rochefort du 8 au 12 mai 2013. Cette opération fidjienne, calédonienne et française aboutira ainsi à une réalisation cinématographique commune qui pourra être projetée dans les festivals culturels de la zone pacifique, illustrant ainsi la vitalité et la pertinence de la francophonie dans cette région.
Michel Degorce-Dumas, Président du festival du cinéma Rochefort Pacifique
Photos Christiane Monta ©
