Culture

jeudi, 19 février 2015 08:23

La 9ème édition du Festival International de jazz de Port-au-Prince

La 9ème édition du Festival International de jazz de Port-au-Prince (FIJPAP) s'est terminée le 24 janvier après 8 jours de concerts, à Tabarre, à Port-au-Prince et à Pétionville avec des scènes incroyables : le groupe américain mythique Yellow Jackets, la très jeune chanteuse canadienne Bella Cat, (réincarnation de Janis Joplin), le groupe mexicain Troker (un ovni d'une énergie folle !), Boukman Experyans et l'incroyable final Tabou Combo et Jowee Omicil !  Cette année encore ce Festival a démontré une excellente capacité d'organisation et surtout de fédération de la population, malgré l'ambiance morose et perplexe, due bien évidemment à une situation politique à la fois inédite et trop connue.


Inédite car c'est la première fois qu'Haïti connaît cette période de relative accalmie.  Les progrès économiques indiscutables résultant à la fois de la prise d'intérêts américains, notamment dans le milieu du tourisme (ces deux dernières années, deux fleurons de l'hôtellerie américaine ont ainsi ouvert leurs portes - entraînant l'embauche de personnel local à tous les niveaux - le Best Western et le Marriott) et d'une campagne active du Ministère du Tourisme (campagne dont ont bénéficié plusieurs journalistes étrangers, dont Martiniquais, plus nombreux de ce fait à cette édition du FIJPAP). Les avancées sociétales telles que l'école gratuite, les progrès, sporadiques mais réels, en matière de voirie (Haïti compte maintenant plusieurs routes, construites grâce à la collaboration d'entreprises dominicaines), les campagnes de lutte (aux effets timides) contre la corruption ou les épidémies, les réels efforts de police, rendant la capitale plus sûre qu'auparavant, (l'esprit bon enfant des concerts gratuits à Port-au-Prince ou à Pétionville, où se côtoient "bourgeois", personnels de la Minustah ou des ONG, touristes et public plus populaire en sont la preuve), ont suscité chez les Haïtiens des espoirs timides mais réels quant à l'avenir.


 
Cependant, une certaine fatalité craintive envahit les Haïtiens au spectacle des manifestations, peu suivies mais pourtant violentes, de ces dernières semaines. Qu'en sera-t-il des élections prévues en novembre ? Michel Martelly, dont le mandat ne peut être renouvelé du fait de la constitution haïtienne, et qui a montré sa capacité de consensus en nommant, courant janvier, un gouvernement de cohabitation mené par le Premier Ministre Evans Paul, sera t-il capable de maintenir la sécurité et la bonne marche de l'état d'ici les élections ? Les progrès acquis depuis le tremblement de terre auront ils fait long feu ? Toutes ces questions ont mis un frein à l'enthousiasme et à la participation du public à cette 9e édition du Festival International de jazz de Port-au-Prince, dont l'équipe directrice prépare néanmoins, dans un raisonnable optimisme la 10e édition qui, promet Joël Widmaïer, (Président de la Fondation Haïti Jazz), sera l'événement à ne pas manquer !

http://www.papjazzhaiti.com

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