mardi, 13 novembre 2018 11:14

Francis Joyon, héros d’une arrivée d’anthologie

Au terme d’un marathon haletant et d’un sprint dantesque, Francis Joyon a remporté la 11e édition de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, la première de sa carrière. Son dauphin, François Gabart,  avait pourtant fait la course en tête jusqu’à Basse-Terre. Un manque cruel de vent et une sortie du canal des Saintes mal négociée ont eu raison du vainqueur du précédent Vendée Globe. Francis Joyon améliore le record de la course d’une heure, en 7 jours 14 heures 21 minutes et 47 secondes.

Epoustouflant ! Incroyable ! Légendaire ! Les adjectifs manquent pour décrire l’arrivée de cette 11e Route du Rhum - Destination Guadeloupe. Au bout : une victoire sur le fil de Francis Joyon (Idec Sport)devant François Gabart (Macif). Jusqu’à la dernière minute, le public du Mémorial ACTe a retenu son souffle, comme il y a 40 ans lors de la première édition avec la victoire de Mike Birchaux dépens de Michel Malinovsky. Cette fois-ci, ce n’est pas 98 secondes (1mn 38 s) qui ont séparé les deux concurrents mais 428 (7 mn 8 sec). En arrivant en 7 jours et 14 heures 21 minutes et 47 secondes, Francis Joyon a battu le record de la précédente édition établi par Loick Peyron. Bien au-delà du résultat, ce qu’il faudra retenir de cette Route du Rhum, c’est le duel entre Joyon et Gabart qui aura été palpitant dans l’océan Atlantique, puis épique dans les eaux de la Guadeloupe. 

À son arrivée, Francis Joyon a déclaré « savourer sa course comme il savoure le traditionnel champagne » offert au vainqueur. Et d’avouer : « Je ne me suis pas rendu compte en passant la ligne d’arrivée que je  venais de remporter ma première Route du Rhum.Mais je prends conscience que j’ai participé à une bagarre d’anthologie ».

Une course à deux en solitaire

Francois Gabart a dû sentir le souffle de Francis Joyon sur sa nuque durant près de 6 jours. Les deux hommes se sont suivis depuis le Cap Finistère jusqu’en Guadeloupe. Après l’abandon de Sébastien Josse (Maxi Edmond de Rothschild), dans le Golfe de Gascogne, le chavirage d’Armand Le Cléac’h (Maxi Banque Populaire IX)au large des Açores, sans oublier l’arrêt technique de Thomas Coville (Sodébo),pendant cinq jours,à la Corogne, Francois Gabart et Francis Joyon ont navigué quasiment côte-à-côte.

Certes François Gabart a fait la course en tête mais le skipper de IdecSport, l’a suivicomme une sangsue. En vieux briscard, Francis Joyon a tenté plusieurs stratégies durant la course pour rattraper le surpuissant trimaran Macif. Sans l’aide de foils (sorte de turbos permettant de faire voler le bateau) le skipper de IdecSporta réussi tant bien que mal à tenir la dragée haute au jeune prodige de la voile. 

L’enfer de Bouillante

A l’entame de la Tête-à-l’Anglais, François Gabart est encore en bonne posture. Cependant, le recordman du Tour du monde en solitaire s’est fait piéger par la célèbre pétole de la Côte-sous-le-Vent. Scotchédans des vents quasi nul, Gabart a avancé durant près de trois heuresà 1km/h. 

Il a donc eu le temps de voir revenir Joyon fonçant sur lui tel un malfini sur sa proie. Et c’est la sortie du canal des Saintes qui futfatal à Gabart, puisque c’est à ce moment précis que le vieux loup de mer a décidé de mettre le coup rein nécessaire pour passer à la première place, qu’il ne lâcheraplus. 

Arrivé aussi triomphalement que Francis Joyon, François Gabart était encore sous l’émotion du sprint. « C’est une belle deuxième place. Perdre sur un bord c’est cruel, mais c’est la vie. Cela a été une belle compétition même si terminé deuxième est frustrant ».

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