Environnement

jeudi, 07 mars 2013 05:00

Sous les Alizées les maisons de bois

Soleil ardent, vents violents, pluies diluviennes...
Construire en Guyane demande d'autres savoirs que ceux dont l'Europe et la métropole édictent en normes.

En Guyane , à Cayenne comme à Kourou, on a construit « comme en métropole », sans s’inspirer du milieu, du climat, ni de la tradition créole. Comme dans tous les départements d’outre-mer , on y a adopté les normes européennes, absolument inadaptées à leurs réalités. Résultat : des habitations de verre et de béton , soumises aux chocs thermiques, et obligées à l’air conditionné. En Guyane, un ménage consomme en moyenne 4 500 kWh/an. La climatisation individuelle, représente 50 à 80 % de la facture électrique d’un particulier. Un climatiseur coûte entre 250 et 300 euros par an en moyenne au particulier, et produit entre 2 et 2,5 tonnes de CO2. Avec 8 % par an, cet usage est celui qui connaît actuellement la plus forte croissance.

Ces constructions, véritables gouffres énergétiques n’ont plus la cote.
Les architectes de Guyane regroupés au sein de l’AQUAA*, créée le 17 janvier 2004, tentent d’influencer l'acte de construire et d'aménager le territoire de Guyane. Ils prennent en considération les aléas climatiques et redécouvrent le secret des habitats traditionnels, l'habitat bioclimatique avant la lettre.
Les photos jaunies des collections dévoilent ces villas de bois, aux cloisons ajourées, toitures en débord, et au sol carrelé afin de conserver la fraîcheur du lieu. Naguère, on savait s’orienter selon l’alizé, pour bénéficier d’une ventilation naturelle, optimiser au maximum les courants d’air. Des préceptes oubliés , en ces années où l’on a favorisé le béton et l’acier qui transportent l’image de la modernité et du développement, de la richesse .
Or, construire selon la tradition, n’est pas un retour vers le passé. Une maison bioclimatique peut avoir une pièce fermée et conditionnée pour son matériel informatique. Le toit peut être couvert des panneaux solaires. Peu à peu la facture d’électricité réduit. Ils pourront, pourquoi pas, permettre de revendre de l’ électricité à EDF.

L’ouverture au vent et au soleil est synonyme d’autonomie.
Certes les maisons à faible dépense énergétique, sont encore plus chères. Une maison Bioclim de 100m2, coûte 150 000€ au lieu de 100 000€. Mais le surcoût est amorti en 5 à 10 ans, et le délai pourra être réduit avec l’augmentation à venir des coûts de l’énergie. Le bioclimatique ne doit pas être réservé aux riches. Les constructions publiques - hôpitaux, écoles, médiathèques… montrent l’exemple pour le collectif, et le label ECODOM s’adresse à la fois aux particuliers ou aux Sociétés Immobilières. Il donne droit à une prime si toutes les prescriptions sont observées.

Reste la question de l’usage du bois .
Le bois reste encore cher en Guyane car la filière de transformation n’est pas assez efficace.
Et puis est-ce "bon pour l'environnement" d'utiliser du bois, alors qu’on ne parle que des dangers de la déforestation ? Désormais la gestion de la forêt tropicale de Guyane, bénéficient de l’ éco-certification. Selon la loi, on ne doit pas y prélèver plus que la forêt ne peut produire!

Partenaires

CANGT NORD GRANDE TERRE
CAP EXCELLENCE

Derniers articles

Les + lus

Rejoignez-nous sur Facebook

Recevez les actus par email

Recevez par mail les dernières infos publiées sur OUTREMER LE MAG'

Rechercher