Économie

jeudi, 30 mai 2013 04:37

Brèves de la semaine - Numéro 16

Les RUP, Régions Ultra Périphériques : comment leur donner une place importante dans l’Europe ?
On a l’impression que tout est fait pour que le dossier RUP soit confiné dans des négociations d’experts. Déjà, les termes concernant cette affaire semblent vouloir décourager le commun des mortels. Ainsi, quand on parle du dispositif Poséi, le programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité, c’est de nature à éliminer les non initiés.
Le député Serge Létchimy a pris le problème à bras le corps. Après un contact direct avec les acteurs politiques, économiques et sociaux des différentes RUP françaises, il a commencé à établir un diagnostic précis sur les relations que ces régions ultra périphériques (pour la plupart, des régions d’outre-mer) entretiennent avec l’Europe.
Un travail qui a duré plusieurs semaines, avec des dizaines de relations personnelles, et des réunions pour sonder la qualité des contacts à fixer de part et d’autre des océans.
Tout cela a donné lieu à un volumineux rapport remis au Premier Ministre.
Dans la foulée, Jean-Marc Ayrault a demandé au ministre des Outre-mer Victorin Lurel, « d’étudier » les 43 propositions du député de la Martinique sur la prise en compte des régions ultrapériphériques dans les politiques de l’Union européenne.
L’idée de Jean Marc Ayrault : construire une task force en entamant des discussions avec la Commission et le conseil européen.
En tout cas, c’est le vœu de Serge Letchimy, qui souhaite « mettre en place un cadre de gouvernance qui implique les collectivités locales, l’Etat et l’Union (européenne). Pour Serge Letchimy, la tache est titanesque : mettre en place un véritable modèle de développement compatible avec les caractéristiques propres de ces régions Pour le député apparenté au PS, «aujourd’hui, l’Europe apporte beaucoup aux régions ultrapériphériques, et pourtant on (...) n’arrive pas à réduire le chômage ». Il ajoute même « on a une politique de filières qui est inerte, en matière d’énergie il y a absolument rien dans la programmation européenne (...), en matière de politique de pêche, la filière n’est pas suffisamment exploitée, en matière de politique de déchets, la situation est véritablement rocambolesque ».
Serge Letchimy envisage des négociations avec l’Union Européenne afin de mettre en place un « programme d’options spécifiques à l’éloignement et à l’insularité (Poséi, qui existe déjà dans certaines filières comme la pêche, l’aquaculture, la filière canne-rhum etc.) multi filières ». Cette initiative correspondrait à « une stratégie transversale et globale de développement ».

La France étend ses zones maritimes économiques grâce aux outremers
L’exploitation du sol sous-marin suscite la convoitise des puissances maritimes. Depuis 2002, la France a mis en place un programme d’extension de sa zone maritime économique exclusive (ZEE), avec une déclinaison de ce programme en Polynésie et en Calédonie.
 Ces zones économiques exclusives étendues sont des espaces sur lesquels l’Etat ou/et le pays auront un droit exclusif d’exploitation des ressources minérales (sur le fonds, mais pas sur la colonne d’eau). Une première campagne d’étude a été réalisée aux Marquises en septembre dernier, et les Nations Unies devront se prononcer sur l’extension ou non de la ZEE française.
Première étape pour la France : étendre sa zone économique exclusive. Partout en outre-mer, la France cherche à gagner de l’espace. Des dossiers de demandes d’extension de souveraineté française ont été déposés : la Guyane, la Nouvelle-Calédonie, les îles Kerguelen, la Réunion, Saint-Paul et Amsterdam (les terres Australes et Antarctiques françaises). C’est le « programme d’Extension Raisonnée du Plateau Continental », ou « Extraplac ».
Après la conquête des terres, voici celle des fonds des mers. Si toutes ces zones étaient accordées à la France, l’État gagnerait plus d’un million de kilomètres carrés, portant la superficie totale de ses zones économiques exclusives à 13 millions de km2, ce qui en ferait le premier domaine sous-marin du monde. Certains de ces fonds sous-marins pourraient devenir les ressources futures.
 «  Ce programme permettra à la France d’affirmer encore plus sa place de nation maritime majeure ; et les extensions du plateau continental concernent des grands fonds, naguère encore inaccessibles à l’exploitation opérationnelle ».

Oscar Temaru veut créer « les Etats fédérés de la Polynésie »
Nous parlions la semaine dernière de la résolution des Nations-Unies, qui demandait la décolonisation de la collectivité Polynésienne. Cette résolution, adoptée le 17 mai dernier malgré la désapprobation de la France, réinscrit la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes à décoloniser.
La résolution était portée par le président alors en fonction, Oscar Temaru. Tous les principaux leaders autonomistes polynésiens, favorables au maintien de la Polynésie dans l'ensemble français, y étaient opposés. Ironie de l'histoire, l'autonomiste Gaston Flosse a été élu Président de la Polynésie française quelques heures seulement après le vote de la résolution à l'ONU, le 17 mai.
Fort de sa large victoire aux élections territoriales, Gaston Flosse souhaite organiser un référendum d'autodétermination, lors duquel les Polynésiens pourront choisir entre le maintien d'une large autonomie dans l'ensemble français, ou l'indépendance, la départementalisation, ou encore le statut d'Etat associé. Il compte sur une victoire de l'autonomie, puisque trois électeurs sur quatre ont voté pour une liste autonomiste aux dernières élections territoriales.
Oscar Temaru, l’ex président indépendantiste, désire repousser ce référendum. Il souhaite, au préalable, un "gel du corps électoral", afin que seules les personnes présentes en Polynésie "depuis au moins 15 ans" puissent voter. Il considère que la Polynésie française, qu'il voudrait renommer "Maohi Nui", n'est "pas prête" pour cette consultation. "Quand la population de Maohi Nui sera bien informée sur notre nouvelle vision pour notre pays, à ce moment-là, on demandera l'avis de la population", a-t-il déclaré.
Il a également annoncé vouloir créer à terme "les Etats Fédérés de la Polynésie", lors d'une réunion avec ses militants. "C'est une nouvelle vision politique de notre pays: pourquoi ne pas fédérer les cinq archipels, ce qu'on appellerait les Etats fédérés de la Polynésie ? " a déclaré Oscar Temaru à la chaîne locale TNTV. Oscar Temaru a réuni samedi soir ses militants et les Eglises qui l'ont soutenu, pour une prière œcuménique.

La campagne des Territoriales a toutefois montré que les Polynésiens se préoccupaient surtout des questions d'emploi et de sortie de la crise économique, plutôt que de ces enjeux statutaires.

Refondation de l’école : Renforcement de l’usage des langues régionales
Alors que François Hollande a reporté la ratification de la Charte européenne des langues minoritaires, le projet de loi pour la refondation de l’école met en avant les langues régionales. Porté par le Ministre de l’Education Vincent Peillon, Le Sénat a adopté dans la nuit de vendredi à samedi le projet de loi de refondation de l'École.

Le Sénat est d’ailleurs allé plus loin en assouplissant les conditions d’utilisation des langues régionales pour les enseignants. Il s'apprête à adopter le texte suivant : « Les enseignants des premier et second degrés sont autorisés à recourir aux langues régionales, dès lors qu’ils en tirent profit pour leur enseignement. »

Ainsi, les enseignants du premier et du second degré pourraient utiliser ces langues régionales sans l’autorisation préalable des parents, dès que cela leur semblera profitable pour leur enseignement. En outre-mer, cette information est accueillie très favorablement, comme à Mayotte, dans la commune de M'Tsangamouji où la population parle Shimaoré, mais aussi Shibushi – le dialecte malgache.

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