Partenaires

La présidente de la Communauté du Grand Sud Basse-Terre, Lucette Michaux-Chevry, a été interviewée par les journalistes de Guadeloupe 1ère. Cette rencontre a été l'occasion pour cette grande figure de la Guadeloupe, première élue à avoir cru en cette course, d'évoquer son histoire particulière avec l'une des manifestations sportives les plus attendues "La Route du Rhum". Outremerlemag a assisté à l'interview et vous l'offre en exclusivité.
LMC : La première édition de la Route du Rhum fut marquée par l'arrivée simultanée des deux bateaux, provoquant un incident. Une session extraordinaire du Conseil Général a même été programmée en urgence pour récompenser les deux vainqueurs. La population supportait Malinovski, mais c'est Mike Birch qui avec son expérience est allé chercher le vent au large de Marie-Galante lui permettant d'entrer à Pointe-à-Pitre "à une tête de cheval", si je peux utiliser cette expression, pour gagner cette première Route du Rhum.
Une session extraordinaire pour départager le vainqueur
LMC : Une partie de la population avait vu arriver les deux bateaux à l'entrée de Basse-Terre. Malinovski, athlète puissant, extraordinaire, souriant était en tête face à la population qui l'acclamait.
C'était la première fois qu'on voyait un homme traverser l'Atlantique.
Imaginez-vous ce que cela pouvait représenter pour un guadeloupéen qui mettait 30 jours pour aller en métropole en bateau et qui à ce moment précis voyait des hommes arrivés en 10 jours seulement !!
C'était une arrivée extraordinaire. Puis, nous avons vu se dégager un navigateur plus âgé qui partait au large. Persuadés qu'il connaissait mal la Guadeloupe ou qu'il s'était perdu, il nous a surpris en arrivant en tête ravissant la victoire à Malinovski.
Cette réunion extraordinaire du Conseil Général avait aussi pour but de récompenser Malinovski. La première édition de la Route du Rhum avait, selon moi, deux vainqueurs.
Journaliste: La route du Rhum certes, se court au mois de Novembre 1978 mais il a fallu préparer cette course. A quel moment Michel Ethévenon est-il venu vous voir et dans quelles conditions l'avez-vous reçu?
LMC : J'ai reçu Monsieur Ethévenon dès le mois de Février 1976, sans pouvoir vous donner la date exacte.
Il avait déjà préparé ce dossier en collaboration avec Lucien Bernier, ancien Président du Conseil Général de la Guadeloupe. Ce dernier avait déjà mesuré à cette époque que la canne était "en perdition", la banane menacée et enfin que le tourisme, domaine sur lequel nous nous étions repliés, constituait une voie de développement possible.
Il avait entamé de nombreux projets à Saint-François, et pensait déjà à la Route du Rhum / Saint-François était une commune où il avait bousculé un peu les choses, il avait pensé à cette Route Rhum.
1976 marque mon arrivée en qualité de Vice-présidente. Mais Juillet 1976 c'est également l'éruption de la Soufrière provoquant le déplacement des populations vers la Grande-Terre, (englobant un certain nombre de sujets à gérer : la justice, les prisonniers, les malades, les écoles...)
Malgré tous ces dossiers préoccupants, j'accepte de discuter avec Michel Ethévenon et vois en cet échange une chance pour la Guadeloupe.
Pourquoi ? Parce que cette manifestation permettrait dans un premier temps de diffuser une meilleure image de mon pays à l'étranger, et tenter ainsi d'effacer celle du volcan sur le point de faire disparaître tout le Sud Basse-Terre portant atteinte au développement touristique de la Guadeloupe.
De plus, au regard de notre histoire, nous sommes un peuple qui a toujours eu peur de la mer. L'ensemble de nos constructions donnait dos à cette étendue. C'était donc là, une occasion inespérée de réconcilier la Guadeloupe avec la mer et de s'ouvrir vers le large.
Je décide donc de travailler sur ce dossier, action pour laquelle j'essuie quelques critiques. Heureusement, les élus du Conseil Général de tout bord politique : Bangou à Pointe-à-Pitre, Geniès, Mathieu, Esdras à Marie-Galante disent tous : "Elle a raison, c'est un bon dossier, on va y aller". Signalons qu'à cette époque les sommes à engager pour participer à cette manifestation étaient importantes. Je crois que cela a été une belle aventure pour la Guadeloupe.
Journaliste: L'une des premières images qui nous reste aujourd'hui dans nos archives, au delà de celle de l'arrivée filmée par nos équipes et conservée dans les archives de nos confrères à France 3, est la vôtre Lucette Michaux-Chevry présente lors de la remise des prix en compagnie de Jean-Pierre Soisson qui était Ministre de la Jeunesse et des Sports à l'époque. Vous remettez un chèque de 200 000 francs à Michel Birch, un chèque de 100 000 francs à M. Malinovski et un chèque de 50 000 francs à Philip S. Weld.
A ce moment-là, toutes les caméras sont tournées vers vous. Toute la presse nationale est présente. Pour vous, était-ce une superbe fenêtre médiatique?
LMC : Je le crois très sincèrement. Par la suite, j'ai pu me rendre compte que cet événement a été l'élément déclencheur de ma carrière politique.
Je sortais de ma petite commune guadeloupéenne avec une vision très refermée sur moi-même et je voyais la Guadeloupe au large. Je voyais toute cette population de la métropole à Saint-Malo pour le départ de la "Route du Rhum". Je voyais les échanges entre nos populations de Bretagne et de Guadeloupe, je voyais une vision de joie, et des gens découvrir l'art culinaire des Antilles. Très présente dans les medias, je me suis alors aperçue que rester repliée sur moi-même laissait paraître une image de la Guadeloupe repliée elle aussi sur elle-même. Ce n'était pas un signe de développement.
Je crois que cette image de la "Route du Rhum", cette vision que j'ai eu de l'ouverture a guidé mes actions. Si je ne dois citer qu'un exemple, je parlerais du moment où j'ai incité Alain Juppé, Jacques Chirac et François Mitterrand à signer les accords de l'AEC en insistant sur le fait que la Guadeloupe, les Régions Ultra Périphériques et la mer constituaient l'Outre-mer. Je crois que cela m'a beaucoup aidé sur le plan politique, international et même sur le territoire guadeloupéen, je n'étais plus l'élue locale qui pensait aux problèmes guadeloupéens mais L'élue locale qui avait envie de voir son pays reconnu à travers le monde.
J'ai retrouvé des photos de moi à Sarajevo, qui vivait des moments très difficiles, la Serbie avait entamé un génocide des musulmans à cette époque. J'ai également retrouvé des photos au Rwanda.
Tous les pays, dans lesquels j'étais de passage, connaissaient Lucette Michaux Chevry par l'intermédiaire de "Route du Rhum".
Journaliste: Pour autant, est-ce qu'en 1978, vous avez le sentiment que la population guadeloupéenne s'est appropriée cette course?
LMC : Au départ non. Elle était légitimement préoccupée par l'exode du sud basse-terriens vers la Grande-Terre et par les problèmes et gênes que cela occasionnait. Elle considérait, à juste titre, que l'urgence n'était pas à engager 200 000 francs dans une manifestation pour laquelle on ne voyait pas les retombées immédiates. Cela je peux le comprendre, mais j'ai bénéficié du soutien des élus de tout courant politique qui ont estimé que ma vision était la bonne. Ceci s'est confirmé à l'arrivée de la course, nous avons trouvé une population très "exubérante", contente, adhérente d'une manifestation qui positionnait la Guadeloupe sur tous les écrans.
Je crois qu'à ce moment-là, la "Route du Rhum" est devenue un événement guadeloupéen.
Journaliste: En 1978, il y avait aussi un skippeur, Jacques Palasset, qui malheureusement terminait dernier, après 34 jours de mer. Etiez-vous présente à ce moment-là?
LMC : Oui, j'étais présente un peu partout. Le départ est spectaculaire. On voit partir tous les bateaux ensemble, c'est une image qui est extraordinaire surtout quand il y a de la brume en Bretagne et que l'on se dirige vers le soleil.
Quand les bateaux arrivent à 2 - 3 cela diffère d'une arrivée en solitaire. Il faut être présent. Nous étions toujours présents surtout avec les jeunes, sur des petits bateaux nous partions à leur rencontre. Et là, s'est déclenché vraiment le goût de la Guadeloupe pour la mer. Car vous savez, nous portons en nous une peur de la mer qui nous vient d'un très lointain passé esclave. La mer a autrefois marqué notre histoire. La peur a laissé place à un sentiment d'appropriation.
Journaliste: 1982: Vous êtes cette fois-ci Présidente du Conseil Général, c'est votre deuxième Route du Rhum. C'est Marc Pageot qui va l'emporter après avoir viré une bouée en rade de Fort de France. A ce moment-là, les rhumiers martiniquais sont montés au créneau pour essayer de récupérer une course qu'ils avaient refusée en 1976. Qu'en gardez-vous comme souvenir?
LMC : "J'ai ferraillé très durement" / J'ai dû batailler longuement à ce moment-là et exigé qu'il y ait la bouée à Basse-Terre et par conséquent un passage dans la commune. Je crois que les martiniquais ont bien compris que c'était la "ROUTE DU RHUM" de la Guadeloupe. C'était normal qu'il essaye de récupérer cette belle entreprise qu'est cette course, mais c'était sans compter la détermination qui me caractérise et l'appui de Monsieur Ethévenon et Monsieur Louis Clavery. Le message passé à tout ce monde était clair. Cependant, nous avons failli perdre la "Route du Rhum" à cause des lobbys puissants et actifs. Mais en tant que 1ère femme a occupé le poste de Présidente du Conseil Général de la Guadeloupe, j'avais en moi cette fougue et cette passion de la jeunesse et je me suis battue sur ce dossier, fortement soutenue par l'Etat français.
La course présentait également des avantages pour les rhumiers, puisqu'à cette période, le rhum considéré comme produit dégradant pour la santé, commençait à être sujet de nouvelles taxes. Grâce à la course, son image a évolué et il a pu être ainsi perçu comme un élément qui participe à l'art culinaire.
En Bretagne, les gens utilisaient le rhum pour la préparation de leurs crêpes. Ils ont eu une toute nouvelle vision du produit qui n'était plus le Négrita que l'on connaissait mal mais un produit de qualité avec un goût parfait. La Martinique, s'est alors manifestée. Certes la "Route du Rhum" était la route de la Guadeloupe, mais ils ont su introduire leur rhum et avoir une très forte présence lors de la manifestation.
Journaliste: Ce n'est que plus tard que les marques guadeloupéennes sont rentrées ?
LMC : En 1982, on note une forte présence des rhums martiniquais mais je n'en ai pas fait un conflit entre les deux îles. J'ai montré aux guadeloupéens que certes le rhum martiniquais était présent mais cela devait nous renforcer dans notre positionnement, nous regrouper pour appuyer notre présence notamment par des stands/ et qu'il fallait aussi que l'on soit présent et qu'on ait des stands. C'est à cette période qu'on a eu des investissements des chambres de commerces, qu'on a accueilli des associations. Je me souviens aussi que dans les magasins, les filles étaient coiffées à la créole, habillées de robes créoles. Cela offrait une image et une approche très forte de nos origines.
Journaliste: Avez-vous noté à cet instant un impact touristique?
LMC : Nous avons constaté immédiatement l'impact touristique parce qu'en plus de découvrir la Guadeloupe, les belles plages, les cocotiers, on découvrait un art de vivre, une population que l'on connaissait mal. On découvrait également cette joie exubérante que nous avons, la qualité d'accueil et des personnes qui fabriquaient sur le bord de la route des petites marinades, on découvrait l'art culinaire, le sens du partage, une vision d'une autre vie, d'une autre France avec une autre image.
Journaliste: Vous devenez Présidente du Conseil Régional. La partie sportive devient une compétence du Conseil Régional, de ce fait, vous continuiez à accompagner la "Route du Rhum" notamment l'édition de 1994. Avant cela nous parlerons de l'édition de 1990 dans laquelle un guadeloupéen Claude Bistoquet prend le départ et bénéficie à ce moment là du soutien des milieux économiques et c'est l'une des seules fois où il n'y a pas eu vraiment de soutien des collectivités locales politiques comme cela s'est fait par la suite.
LMC : En 1990, je n'ai plus le pouvoir, je me suis battue aux élections et je crois (sans émettre aucune critique) que mes collègues n'ont pas mesuré l'impact.
J'ai essayé de soutenir Bistoquet car je trouvais extraordinaire qu'un guadeloupéen tente la traversée de l'Atlantique, ce monde insurmontable pour nous autres. Il finit la traversée mais échoue sur les côtes de Basse-Terre, parce qu'attiré par la population il se rapproche trop des côtes. Il n'en reste que cette expérience déclenche chez moi la volonté de faire en sorte que les guadeloupéens s’approprient cette course. J’ai commencé par apporter tout notre soutien à tous les Guadeloupéens qui entrent dans la compétition du Rhum.
Journaliste: En 1994, vous êtes Présidente du Conseil Régional, et Claude Bistoquet se présente une nouvelle fois au départ de la course avec un trimaran violet baptisé "Région Guadeloupe RFO".
LMC : On cultive un peu. RFO l'avait bien compris. Il s'agissait ici de véhiculer une belle image de la Guadeloupe. Il ne gagne pas mais fait une belle course.
Journaliste: En 1998, Victor Jean Noël a aussi un bateau, un monocoque orange baptisé aussi "Région Guadeloupe". Là, encore une fois un nouvel échec puisqu'il démâte au bout de quelques jours de course. Est-ce qu'à ce moment-là, vous l'élue, la femme politique que vous êtes, avez-entendu un retour de la population? D'année en année, beaucoup d'argent investi mais finalement aucun guadeloupéen n'arrive à franchir la ligne.
LMC : Non, je ne pense pas que les guadeloupéens l'aient mesuré comme ça. Il existe chez nous cette fierté, cette volonté de gagner. Mais on sait que l'on peut avoir des échecs car on ne maitrise pas la mer. Et pire, nous affrontons des adversaires navigant des bateaux aux moyens financiers plus importants que les nôtres. Mais on sent chez les guadeloupéens une volonté de poursuivre. C'est alors qu'arrive Claude Thellier qui fait une course plutôt remarquable. Il a l'idée de former les guadeloupéens au travers une école de formation, soutenue par le Conseil Régional, afin de leur réapprendre la mer, le goût de la mer, la lutte contre la mer mais aussi la possibilité de gagner.
Malheureusement, je perds les élections régionales mais je reste convaincue par cette volonté que j'avais de montrer la Guadeloupe, plus précisément la jeunesse guadeloupéenne, excellente dans un domaine qui précédemment lui inspirait de la crainte.
Je crois que si on avait mis en œuvre des moyens, même si maintenant on en note sur certaines actions, nous aurions eu dans cette compétition une victoire guadeloupéenne. Il y avait une préparation et une formation mises en place pour les jeunes par un amoureux de la mer: Claude Thellier. Accompagné de Bistoquet et des autres, nous aurions pu faire quelque chose de constructif cette année-là.
Journaliste: Victorin Lurel est élu, le Conseil Régional soutient à partir du 5 janvier 2005 Claude Thellier. Cela arrive un peu tard encore une fois. On a le sentiment que le politique de manière générale, quand on étudie l'histoire de la course, malgré le soutien offert aux skippeurs ne peut empêcher un décalage entre son dire, son action et le financement. Ce décalage, ce calendrier n'est jamais le même que celui d'un coureur qui voit quelque part le chronomètre tourner et la date se rapprocher.
Quel est votre sentiment par rapport à ce constat? Comment pouvez-vous expliquer ce décalage?
LMC : La faiblesse en politique réside dans le fait que lorsqu'une nouvelle équipe arrive, on a trop tendance à regarder ce qu'a fait l'ancienne, à critiquer et à casser.
Il aurait fallu continuer ce courant, pousser cette vague que Thellier avait lancé. Il aurait fallu continuer cette formation, essayer d'obtenir des fonds européens pour former des jeunes et ne pas s'y prendre à la dernière minute.
Ceci demande du travail en amont et une anticipation certaine. On ne prépare pas la traversée de l'Atlantique à la dernière minute tout comme on ne met pas en place les financements à la dernière minute. Je ne critique pas Victorin Lurel, car forte de mon expérience de 1978 j'avais vu les faiblesses que nous avions enregistrées par rapport aux autres skippeurs façonnés d'années de préparation physique, et supportés par des sponsors depuis plusieurs années. Traverser l'Atlantique demande une bonne préparation physique, or nous nous y sommes pris trop tard cette année-là nous mettant en situation de faiblesse. Les coureurs doivent être préparés beaucoup plus tôt! La traversée de l'Atlantique est l'une des plus belles courses à voile mais aussi l'une des plus difficiles comme l'ont confirmé de nombreux skippeurs.
Journaliste: Que pensez-vous de l'expérience Guadeloupe Grand Large, où là sont sélectionnés des jeunes formés depuis 2 ans, avec un principe très simple: à la fin il n'en reste qu'un - le meilleur. Meilleur à qui on a offert un bateau afin qu'il puisse courir la "Route du Rhum." Il y a quand même un changement quelque part.
LMC : Oui, et j'en suis ravie ! Il y a un changement car il a tiré de sa défaite précédente de l'expérience. Je pense que cette équipe a ses chances. Maintenant, je formule pour eux le vœu de succès. Je leur souhaite du courage et bon vent, parce que je considère que nous ne pouvons pas, nous Guadeloupéens être absents d'une compétition qui est l'œuvre de la pensée de nos élus. Cette compétition fait partie de notre patrimoine…
Journaliste: La course s'est créée au départ sous la forme d'une société qui s'appelait Promovoile dans laquelle les rhumiers étaient actionnaires minoritaires. Il y a eu plusieurs changements: changement de gouvernance, changement d'actionnariat. Des occasions peut-être manquées pour les collectivités qui auraient pu racheter cette course. Aujourd'hui on se dit, certes cela va s'appeler destination Guadeloupe mais n'aurait-on pas pu s'approprier cette course auparavant? Quel est votre sentiment?
LMC : Je peux le comprendre, mais vous savez, quand on est un élu politique avec des responsabilités, on est confronté à de nombreuses difficultés.
Nous rencontrons de grandes faiblesses dans les domaines du logement, de l'eau, de la formation, pour les étudiants, au niveau médical. Nous sommes amenés à faire des choix que nous regrettons parfois ou que la population ne peut pas comprendre. Nous devons rattraper le retard accumulé sur certains dossiers, tels que: les réseaux routiers, les lycées à acheter. Ce projet m'a été présenté à l'époque mais je trouvais difficile d'investir autant d'argent dans le cadre d'une action que nous avions auparavant bien soutenue. Je crois que l'erreur de départ a été commise en 1978, nous aurions dû exiger l'inscription du Conseil Général dans le label de la "Route du Rhum", mais nous étions préoccupés par le sujet de la Soufrière. La Région a accompli aujourd'hui ce qui aurait dû être fait hier.
Journaliste: Pour cette 10ème édition, avez-vous le sentiment qu'aujourd'hui la "Route du Rhum" s'inscrit durablement dans la Guadeloupe et qu'elle est définitivement associée à notre île?
LMC : Je le crois très sincèrement. Quelque soit le Président élu, il lui sera difficilement possible " de gommer d'un trait de plume" une opération prestigieuse qui met en avant la Guadeloupe et ce pendant plusieurs jours à travers le monde. La Guadeloupe, la France, et le monde entier suivent cette compétition qui met l'homme seul face aux intempéries de la mer. Supprimer la "Route du Rhum" me semble impossible. La course demeure avant tout une expédition physique et intellectuelle. Intellectuellement et mentalement, le marin doit être fort, puissant pour subir cette épreuve. Cela se confirme à l'arrivée, au delà de leur contentement, lorsque l'on se retrouve seul avec eux, on perçoit les difficultés insurmontables qu'ils ont dû affronter faisant appel à une résistance physique indispensable.
La volonté, l'énergie et la rage de gagner l'emportent toujours !