La baie toxique :
Rappelez- vous, dans les années 50, un grand nombre d’habitants de la baie de Minamata au Japon avait été intoxiqué par des fruits de mer. On découvrait alors l’ampleur d’un drame comparable à celui de la dioxine ou de l’amiante. Durant des années ces habitants avaient, via les poissons, consommé du mercure rejeté dans la mer par une entreprise. En 2013, plus de 57 000 personnes ont demandé réparation, 50 000 ont reçu une aide du gouvernement japonais, et 3000 seulement sont reconnues comme victimes. La négociation a été difficile pour arriver à la signature de cette Convention le 11 octobre par 140 pays.
Le temps de la ratification a donc commencé et il va encore falloir au moins dix ans avant qu’elle ne soit appliquée. Pendant ce temps le mercure continuera de tuer ou de détruire le système neurologique des hommes, femmes et surtout enfants qui y sont soumis.
Mais enfin c’est fait : à échelle mondiale le mercure est désormais non grata.
« Le mercure est l’une des dix substances chimiques les plus préoccupantes pour la santé publique, car il peut se disperser et persister dans les écosystèmes sur plusieurs générations, soumettant les populations exposées à de graves problèmes de santé, y compris l’affaiblissement de leurs facultés intellectuelles. » constate l’OMS.
En adoptant la convention de Minamata, les gouvernements se sont accordés sur un certain nombre de produits, dont la fabrication, l’importation et l’exportation seront interdites d’ici 2020 : thermomètres, batteries, interrupteurs, crèmes et lotions cosmétiques...
Sont surtout visées les mines d’or et les centrales au charbon les deux principales sources mondiales de pollution par le mercure.
Car les émissions augmentent dans le cadre du développement des centrales à charbon en Chine. Les mineurs y inhalent le mercure. Le mercure, utilisé pour agglomérer l’or, est aussi rejeté par les orpailleurs dans les cours d’eau et les effluents. Il contamine les poissons, la chaîne alimentaire et les populations en aval. La Guyane reste très concernée par l’application de cette loi. Une raison supplémentaire de pourchasser les orpailleurs clandestins !