Environnement

jeudi, 19 septembre 2013 04:38

Le SER s’essaie à l’optimisme Spécial

Mardi 17 Septembre au cours de sa conférence de presse, le syndicat des énergies renouvelables (SER) se félicitait du fait que les énergies renouvelables fassent partie du plan avenir industriel de la France et que les trois défis majeurs du secteur puissent être relevés : « la diminution des prix de revient des énergies les plus matures comme l’éolien terrestre ou le photovoltaïque; le développement d’un leadership technologique pour sécuriser, face à la concurrence internationale, les marchés émergents que sont, par exemple, les énergies marines, la géothermie ou le solaire photovoltaïque à concentration ; enfin le déploiement des énergies thermiques autour de filières industrielles françaises d’équipement ».



Mais cette annonce s’assortissait d’un bémol dramatique : En effet, il apparaît clairement que les énergies renouvelables ne parviendront pas à atteindre les objectifs que la France leur a fixé à l’horizon 2020. “La trajectoire, si rien ne bouge, conduira de 14 % aujourd’hui à 17 % d’énergies renouvelables dans le mix énergétique en 2020 contre les 23% sur lesquels notre pays s’est engagé. Les effets de cette atonie ont déjà des répercussions concrètes sur le plan social : entre 2010, où l’on recensait 98 000 emplois, et fin 2012, 28 000 emplois ont disparu. Rappelons que l’objectif de 23 % correspondait à l’emploi de 225 000 personnes dans les différentes filières.” (http://www.enr.fr/)

Si la France est au meilleur niveau de sa recherche, elle peine à organiser ses filières commerciales et son marché , c’est à dire à toucher suffisamment l’intérêt des citoyens. C’est ce qu’ont d’ailleurs précisé les ONG et la CFDT qui ont participé au débat sur la transition énergétique lors d’une conférence de presse Mercredi 18 septembre . La France mobilise mal ses fonds . Il faut dire que s’active un ennemi majeur , le lobby des grands distributeurs , Gerard Mestrallet en tête, qui ne cessent d’agiter à Bruxelles deux chiffons rouges « les factures d’électricité flambent à cause du financement des énergies vertes » et de plus « la sécurité d'approvisionnement en électricité est de plus en plus menacée ».

Pour trouver des financements aux renouvelables, il faudrait quitter la pure subvention . Selon plusieurs ONGs partenaires (Cler, Rac...)  des solutions simples, qui ne demandent en fait qu’une volonté politique, sont mobilisables D’abord , faire de la proximité , une pierre angulaire de la mise en œuvre. Certaines régions  sont à l’avant garde de la Transition Energétique et cherchent à constituer des fonds privés favorisant l’implantation des ENR (pour rappel,  la région Guadeloupe gère un outil de ce genre )  Sur le plan financier, ils rappellent que la France dispose d’une épargne importante , mais pêche quant à  l’usage de ses fonds (livret A ou livret DD) qui ne servent encore qu’à du développement local. (Rhône Alpes, IDF...). En se réappropriant les réseaux de distribution des investissements locaux d’énergie partagée pourraient voir le jour . IL existe une dizaine de territoires pionniers mais c’est encore trop peu.
 
L’investissement pour les renouvelables dans le monde est devenu considérable. Entre 2006 et 2012, il a quintuplé pour atteindre 250 milliards de dollars sur un an, les portant au même niveau que ceux du charbon et du gaz. La France est le deuxième potentiel éolien d’Europe . Elle dispose donc d’atouts majeurs pour faire de ce secteur un levier de sa compétitivité et attirer des investissements et pourtant le bond ne se fait pas.
Les industriels de l’éolien se désespèrent du report de la loi sur la transition énergétique après les municipales de 2014 . Leur filière déjà fragilisée par des tas de problèmes juridiques pourrait ne pas résister. Ils proposent donc au gouvernement un pacte qui leur permettra sans plus attendre de développer notre avantage compétitif, mais surtout de stabiliser une vision et un investissement de long terme, de simplifier le cadre juridique, de s’engager au delà de 60GW pour tenir les objectifs de 2020. Et même si Jean Louis Bal président du SER  déclare que « les annonces (du President de la République) constituent un socle pour le redéploiement des énergies renouvelables souhaité par le SER. » et que celui-ci  proposera « dans les jours qui viennent, au Gouvernement un plan de relance des marchés, condition indispensable aux investissements industriels », le secteur économique du renouvelable a réellement besoin d’un véritable engagement politique. Déclaration très attendue  lors de la conférence environnementale de cette fin de semaine .

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