Pour les ultramarins à Paris, le week- end dernier au jardin des tuileries, la ville respirait le vert. De nombreux stands vous invitaient à la curiosité et à l’ingéniosité. Fidèle à sa tradition des jardins éphémères, la 10° édition renforçait les astuces de jardins urbains : ici, des sacoches de vélo à l’ancienne aménagées pour garnir de fleurs les balcons, là des sacs garnis de feutre pour faire pousser dans un coin de fenêtre ou d’appartement les herbes aromatiques ou la fleur de saison. Il n’est plus besoin de posséder un jardin pour faire vivre un coin de nature.
Un cru exceptionnel puisqu’on fêtait le grand événement de cette année, les 400 ans d’André Le Nôtre, surtout connu pour être le créateur des jardins de Versailles*. Mais les Tuileries sont l'oeuvre la plus personnelle du maître, un de ses jardins préférés avec Trianon et Chantilly. C'est l'endroit où il jardine lui-même, apprend son métier et se promène. C'était donc son jardin par excellence puisque son père y était premier jardinier du roi, avant lui et qu'il y décédera le 15 septembre 1700 à 87 ans.
Cette année Le Nôtre vous conduira directement à une visite (ou revisite) de Versailles et du potager du roi, à la redécouverte de ses traces à Chantilly, Vaux le Vicomte, ou au parc de sceaux. Du jardin à la Française (qui ne naît pas avec lui) il perpétue le sens du tracé, les buis et les ifs topiaires ; l’espace taillé au cordeau que l’on retrouve dans les murs et autour des châteaux. Son originalité ? Il va faire tomber les murs, et apporte la conquête de l’espace avec lui, travaillant le paysage, si possible, à 360°. Le grand axe de composition de Versailles fait 12km, du jamais vu en Europe !
Depuis quatre siècles ses disciples ont essaimé des jardins à « la Le Nôtre » dans toute l'Europe aristocratique et princière en s'inspirant de ses dessins. « Les éléments caractéristiques des jardins créés par Le Nôtre, c’est d’abord bien évidemment le principe de symétrie, cette idée que la symétrie est un principe de perfection, explique Pierre-André Lablaude, l'architecte en chef des Monuments historiques en charge des jardins de Versailles. Le deuxième principe, c’est un jardin qui est étagé en terrasses horizontales pour que les parterres puissent être bien vus depuis les parties hautes. Plus les sols descendent et plus le végétal, lui, au contraire, monte. Les parterres sont ras, ou au niveau du château, mais ils vont s’élever d’abord par les bosquets et ensuite par les éléments forestiers du paysage plus lointain. Voltaire disait qu’un jardin à la française va du peigné (près du château) jusqu’au sauvage (quand on s’éloigne) ». Ce modèle a inspiré le monde, même si aujourd’hui la mode est à l’opposé et à la liberté laissée à la nature ; à une vision de la nature qui est plutôt celle du jardin à l’anglaise au XVIIIe siècle ou même de la nature sauvage et laissée à elle même.
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