Le SWAC (sea water Air Conditionned, en français la CNEF, climatisation à l’eau naturellement froide) est le plus avancé. Il s’agit de pomper à 1500 m de profondeur de l’eau de mer à 4 ou 5°, de l’envoyer dans un échangeur thermique et dans des tuyaux pour rafraîchir des bâtiments économisant ainsi l’air conditionné. Un processus simple, efficace, déjà testé dans de nombreux pays au monde. « Le projet mené à Saint Denis par le groupement CLIM ABYSS devrait voir le jour fin 2013. Il concernera un périmètre de 23 km à Sainte-Marie soit près de 50 sites potentiellement concernés dont le futur Espace Océan et devrait délivrer 40 MWf avec un coût final de 140 Millions d’euros ». L’eau de mer pourra également être utilisée à la culture de micro-algues ou à la thalassothérapie. (cf l’article de Pascal Perri sur la ville tropicale durable : http://www.outremerlemag.fr/index.php/environnement/535-la-ville-tropicale-durable)
Le projet Pelamis, SEAWATT
Pelamis (Pelamis, en référence à son allure de serpent marin très répandu dans l’Océan indien), est prévu dans le sud de l’île, au large de Saint Pierre. De gros boudins flotteurs de 3 à 4m de large et de 100 m de long, modifient, amplifient, retiennent les effets de la houle entre les différentes articulations des structures. Stockée, cette énergie est facilement utilisable et régulière, un atout rare dans le secteur du renouvelable. En 1998, Richard Yemm, un chercheur anglais, commence à développer le concept du Pelamis. Depuis, de nombreux prototypes et expérimentations ont vu le jour en Angleterre, en Ecosse, et ont fait passer le serpent de mer du mythe à la réalité. La première centrale houlomotrice au monde a, quant à elle, émergée en 2008 au Portugal. La Réunion en espère 30 Mw d’économie. Ce qui est conséquent sur les 450MW consommés annuellement par la Réunion.
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Pelamis / SEAWATT | |
Le projet SEAWATT se fixe pour objectif la mise en place de 5 Pelamis au large de St-Pierre (Pointe du Diable), pour un total de 3,7 MW de puissance. Prévu pour être, à la base, déployé d’ici 2011, il faudra attendre encore quelques années avant de le voir flotter. Il reste pour l’heure à trouver des financements pour un total de 25 Millions d’investissement, et à résoudre quelques problèmes de mise en place (lieu d’entreposage, remorquage, enfouissement des câbles, législation concernant les littoraux protégés...) |
Enfin le CETO
Dans la mythologie grecque, Céto (du grec ancien ???? / Kêt?, est un « monstre marin », et/ou de ????? / K?tos, « gros poisson, animal énorme vivant dans l'eau »). Il a été présenté en 2009, et l’installation en était attendue pour 2010. Les acteurs du projet sont toujours les mêmes : EDF en Outremer (EDF énergies nouvelles a acquis les droits exclusifs d’exploitation de ce brevet australien pour l’hémisphère Nord et la Réunion), la DCNS (constructeur européen de navires militaires), EDF R&D, et la concertation locale : il a le même schéma de fonctionnement que le Pelamis, mais il est installé en profondeur. Le mouvement des vagues est transmis à une pompe qui met un fluide sous pression, transporté à terre, couplée à turbine et alternateur pour transformation de l’énergie en électricité. Là encore, les prévisions tournent autour de 30Mw attendus.
Il est difficile aujourd’hui de dater la mise en oeuvre de ces projets.
La valse des désengagements en termes d’investissement, les changements de stratégie au sein d’EDF qui vient, par exemple, de se désengager du projet géothermique de La Dominique/Martinique, font de la société un acteur tout puissant en matière de choix énergétique. Le syndicat des énergies renouvelables appelle à la sortie des phases recherches, financées au profit des groupes omniprésents. Il rappelle « l’urgence de créer un cadre économique adapté à l’enjeu auquel est confrontée la filière des énergies marines : disposer d’ici 2016/2017 de fermes pilotes, préalables aux futurs investissements de fermes commerciales. » La Réunion a- t-elle réellement un temps d’avance ? Les récents événements nous appellent à la prudence.