Environnement

mercredi, 29 octobre 2014 11:24

Biodiversité et changement climatique : un guide pour l'action

La seconde Conférence sur la biodiversité et le changement climatique dans les outre-mer européens s'est déroulée du 22 au 25 octobre sur le sol guadeloupéen. Elle se devait de fixer une feuille de route opérationnelle pour répondre aux enjeux de biodiversité et des changements climatiques dans les collectivités d’outre-mer européennes.



Six ans après la première édition qui s’est tenue à l’Ile de la Réunion, les Régions ultrapériphériques d’Europe (RUP), les Pays et Territoires d’outre-mer (PTOM), ainsi que les Petits Etats insulaires en développement (PIED) se sont à nouveau réunis pour aborder des problématiques environnementales propres à leurs territoires. Cette fois, c'est la Guadeloupe qui s'est positionnée comme terre d'accueil de cette rencontre internationale de haut niveau consacrée à la biodiversité et au changement climatique.

Les cinq grandes thématiques que sont la résilience, la perte de la biodiversité, les économies bleue et verte, la gouvernance et le développement de nouveaux mécanismes financiers, ou encore la recherche, auront largement été explorés tout au long de cette conférence internationale qui s'est déroulée du 22 au 25 octobre, et dont l'objectif était de mieux prendre en compte les problématiques environnementales des RUP, des PTOM, des PIED et de leurs bassins géographiques respectifs.

Co-organisée par le Secrétariat de la Convention sur la diversité biologique (CDB), la Commission européenne, le gouvernement français, la Région Guadeloupe, le gouvernement des Iles Vierges Britanniques (BVI), l’association des Pays et Territoires d’outre-mer (OCTA) et l’Union internationale de conservation de la Nature (UICN), cette Conférence se devait, notamment, d'examiner les développements des six dernières années des cadres législatifs, réglementaires et/ou financier, en matière de biodiversité et de changement climatique au niveau local, national et/ou international...



UN ENJEU LOCAL
Et après avoir investit pendant deux jours la Créole Beach Hôtel du Gosier, dans le cadre d'ateliers divers, c'est dans l'hémicycle du conseil régional que l'ensemble des participants se sont retrouvés, le 24 octobre, pour participer à la journée politique de clôture qui devait entériner la feuille de route : ce « Message de la Guadeloupe » qui a été adressé à l'Europe et au monde entier. Un message, comme l'a dit Ségolène Royal, présenté comme « un outil pour l'action, volontariste et concret, un outil de mobilisation des citoyens, des experts, des acteurs privés et publics, et des décideurs. »

La ministre française de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, participait à ces travaux, aux côtés de George Pau-Langevin, ministre française des outre-mer, et de Victorin Lurel, président de la Région Guadeloupe, lequel faisait remarquer que « notre île est particulièrement concernée par ces problématiques au regard de la richesse exceptionnelle de ses espaces naturels, mais aussi de son exposition aux aléas climatiques. La préservation de la biodiversité doit être avant tout un enjeu local, pour devenir une réussite mondiale. »

Ce Message de la Guadeloupe définit ainsi les grandes orientations stratégiques et opérationnels, sinon les nouvelles priorités qui sont désormais à mener à travers des actions audacieuses. Si la Conférence de la Réunion de 2008 avait donné le signal d'une prise de conscience collective et défini les enjeux stratégiques pertinents, cette « feuille de route » issue de la Conférence de la Guadeloupe se présente comme un guide pour l'action qui doit permettre de mobiliser des outils opérationnels, réglementaires et financiers, et de nouer des partenariats concrets pour qu'ensemble, les efforts soient intensifiés.


Les engagements de la France
A l'occasion de cette Conférence internationale de la Guadeloupe, la France — a travers la voix de sa ministre de l'écologie, Ségolène Royal — a présenté ses engagements qui s'articulent autour de quatre axes : « Mieux connaître pour mieux agir », « Protéger et valoriser », « Pour la biodiversité, faire de l'urgence une chance », et enfin « Accompagner la transition ». On note cette volonté de la France :
- d'améliorer la chaîne de production et de circulation des savoirs ;
- d'encourager les sciences participatives qui associent les citoyens aux travaux des chercheurs ;
- d'organiser en 2015 un colloque européen sur ce sujet ;
- d'effectuer une cartographie régulière des habitants forestiers dans les outre-mer ;
- de lancer un appel à projets de recherche sur l'acidification des océans ;
- de mettre en place un dispositif législatif qui renforcera la lutte contre la biopiraterie ;
- de finaliser la création du parc naturel marin de la Martinique ;
- d'accélérer dans les outre-mer français la constitution de corridors écologiques ;
- d'encourager des actions expérimentales de prévention des maladies vectorielles dans certains espaces ultramarins protégés ;
- de lancer un grand plan de protection des mangroves ultra-marines françaises ;
- de renforcer les capacités d'intervention et de mobilisation des acteurs de la protection de la biodiversité et de la lutte contre les changements climatiques ;
- d'installer l'Agence française de la biodiversité qui fera une place particulière aux outre-mer ;
- d'appuyer la création d'un mécanisme de financement européen...

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