Le paquet énergie climat européen : un mauvais indicateur
Le 22 Janvier à Bruxelles, l’Europe décidait de ses engagements pour 2030 sur trois points :
- 40% de réduction des Gaz à effet de serre domestiques (transports et logements) une proposition qui devra être entérinée par le Conseil de Mars prochain certains états membres préférant rester en dessous de 40% ;
- un objectif de 27% d’ENR au niveau européen ;
- la réaffirmation de l’importance de l’efficience énergétique (économie de consommation d’énergie) mais sans nouvelles mesures pour l’instant « Il nous faut finir ce que nous avons engagé jusqu’en 2020 avant d’introduire de nouveaux éléments, précisait le président de la Commission Baroso. Si nous introduisons de nouvelles mesures, nous allons saper la confiance. Les entreprises ne veulent pas d’incertitude... Il nous faut encore réduire la fiscalité des états membres afin de réduire l’écart de prix entre USA et UE. « Une déclaration qui n’est pas pour plaire à tous ceux qui trouvent le prix de l’énergie trop bas.
L’arrêt des subventions au charbon doit se faire progressivement entre 2012 et 2016
- Enfin absence de mesures solides pour soutenir le prix du CO2 sur le marché du carbone.
Ces engagements sont insuffisants pour tous les acteurs de l’environnement et relancent difficilement l’effort.
L’absence d’ambition pour les ENR
La mauvaise nouvelle de ce paquet énergie climat , c’est donc ce seuil de 27% seulement d’ENR à échelle européenne, ce qui laisse la possibilité à chaque pays de fixer la propre évolution de son mix énergétique, et ce qui lui permet d’intégrer le gaz de schiste et le nucléaire, ce qui vient contredire l’effort de réduction des émissions de GES.
Au cours de cette importante réunion, la France, toujours engluée dans ses contradictions « nucléaire ou pas », n’a pas su défendre l’avenir et n’a pas agi pour des objectifs contraignants en matière d’ENR (énergies renouvelables) . Si elle voulait réellement réduire à 50% la part du nucléaire en 2025 comme annoncé, elle aurait dû défendre un objectif de 35 à 40% minimum d’ENR à l'échelle européenne.
Résultats, l’objectif de 27% d’énergies renouvelables dans le mix énergétique européen a été maintenu mais à échelle globale et non en obligation nationale.
Ce qui signifie que nous allons dans ce domaine, prendre encore du retard par rapport à l’Europe du Nord. Une attitude difficilement acceptable pour le pays qui devra accueillir en 2015 la future Cop sur le climat, et grave pour toute la filière qui avait besoin d’être confortée. Actuellement, la France se trouve encore loin de l’Allemagne, où la moitié de la capacité des énergies renouvelables est détenue par les citoyens. Les initiatives ont du mal à émerger dans le paysage français, en raison d’un contexte réglementaire et financier moins favorable.
De leurs côtés, heureusement les industriels maintiennent le cap.
Ainsi Thomson (dont la marque a été confiée à la société GHT GLOBAL ENERGY pour le développement de son activité dans le domaine des énergies renouvelables) annonçait le 20 Janvier que l'usine ELIFRANCE, à côté de Saint-Etienne dans la Loire, assemblerait les premiers panneaux . Cette décision s'inscrit dans la volonté de faire émerger une offre française et européenne face à la concurrence asiatique . Romain Venet, Directeur Général de GLOBAL GHT explique : « La seule façon de faire émerger à nouveau l'image du photovoltaïque dans l'esprit des gens repose sur 3 piliers : l'intransigeance en matière de qualité, la transparence sur l'origine du produit, la rationalisation des prix. » En effet ,« les entreprises du secteur sont confrontées, quotidiennement, à l’urgence face au marché français qui a continué à se réduire en 2013. » précise dans un communiqué Arnaud Mine, président de SER-SOLER et vice-Président du Syndicat des Energies Renouvelables qui a proposé un plan de relance, « le développement d’une filière industrielle intégrée de l’amont à l’aval, suffisamment solide sur son marché intérieur pour être offensive à l’export, dans un marché mondial en plein essor. » Le plan vise en particulier les dom pour lesquels sont demandé un plan de soutien face à un situation difficile où le développement du solaire photovoltaïque est quasiment à l'arrêt depuis fin 2010.
Grâce à des outils comme celui dont vient de se doter la Guadeloupe :l’observatoire du climat et de l’énergie , l’OREC, les doms pourraient disposer d’indicateurs locaux qui leur permettent de gérer leur spécificité insulaire au plus près et conduire les efforts là où ils doivent être conduits.
“Les chiffres clés de l’Énergie en Guadeloupe”, a été la première publication à accompagner le lancement officiel de l’OREC.. Il en ressort que depuis 3 ans, la consommation finale d’énergie semble se stabiliser.. On note que le secteur du transport reste le premier poste de consommation énergétique du pays (dont plus d’un tiers pour le secteur aérien). La consommation d’énergie primaire est largement dominée par les énergies fossiles : elles représentent 92,6% de l’énergie primaire consommée en 2012. Les énergies renouvelables ne représentent encore qu’une part de 15% du mix électrique , mais ont atteint, avec 269.006 MWh d’électricité, une production record en 2012.