Cherchant une petite place sur cette Terre, laissant une petite trace sur le papier, Didier Hippon se jette à mots perdus dans la poésie après avoir fréquenté la scène Slam…

Son style d’écriture lui a valu le sobriquet de « poète sombre », mais Didier Hippon assume totalement sa part de terreur et de doute et c’est en ayant une pensée pour sa chère grand-mère disparue trop tôt qu’il continue de coucher sur papier ses peines, ses joies, ses craintes et ses défis. Son premier recueil « Comme un papier de Feuillages », a comme un goût d’amertume, le ciel est très présent, la réflexion se forme autour de sujets tels que la mort, la religion, l’amour, la solitude… Des sujets noirs qu’il souhaite mettre en lumière au travers de ses maux, au travers des ses mots…


Outremerlemag : Didier Hippon  pourquoi avoir choisi l’écriture comme moyen d’expression ?

Didier Hippon : Parce que durant mon adolescence, c'est le moyen d’expression qui s’est offert à moi. Je suis très réservé de nature. Plus jeune, quand je cachais cette timidité qui m'envahit à tout moment la seule manière que j’avais de me faire remarquer auprès des jeunes filles de mon âge était de leur rédiger de petites déclarations que je leur remettais à la sortie du collège.


Outremerlemag : Que représentent les mots pour vous ?

Didier Hippon : Les mots sont mon refuge personnel et mon deuxième souffle de vie. En écrivant, chaque jour que Dieu fait, je me sens revivre ...


Outremerlemag : Quels sont vos auteurs, poètes préférés ,vos références en matière de lecture ?

Didier Hippon : Mes auteurs favoris sont Aimé Césaire, Léopold Sédar-Senghor, René Depestre et Edouard Glissant Mes livres de chevet auxquels je me réfère souvent sont :
« Le  cahier d'un retour au pays natal » d'Aimé Césaire
« Le Pigment Névralgie » de Léon Gontran Damas
« Rage de Vivre » de René Depestre

Outremerlemag : Quels sont vos thèmes de prédilection ?

Didier Hippon : Mes thèmes de prédilection sont l'amour, la solitude, la mort, la naissance et autres. En fait j’aborde tous les thèmes, ceux qui font partie de mon quotidien… Je suis aide-soignant auprès des personnes âgées et je m’inspire beaucoup de leur vécu, de leurs petites anecdotes, je me sens proche d’eux et je respecte leur maturité et leur expérience de la vie.


Outremerlemag : Un Guadeloupéen lauréat du Grand Prix de Poésie 2013, quelle fierté retirez-vous de cette distinction ?

Didier Hippon : La fierté que je retire de cette distinction serait principalement de pouvoir contribuer à véhiculer une autre image de mon département la Guadeloupe, autre que ce que nous montrent les média, c'est à dire toutes les violences qui sévissent dans mon île. Je ne suis pas dans le déni de la réalité sociale de mon archipel, c’est un fait de société de plus en plus grave dont la responsabilité nous incombe à nous les jeunes, les futurs parents de demain. J’aimerais représenter aux yeux de mes compatriotes ultramarins, une sorte de lueur d’espoir… à mon humble niveau.


Outremerlemag : Ce Prix représente t il un point de départ ou une ligne d’arrivée ?

Didier Hippon : Ce prix représente en effet un point départ car j’ai osé participer à ce concours mis en place par les Editions Epingle à Nourrice, sans autre conviction que la sincérité de mes textes, et je l’ai remporté. D’autre part, j'aimerais vraiment continuer à offrir ma vision et mes mots aux personnes qui m’encouragent dans mon parcours. Je réalise seulement que j’ai un lectorat fidèle qui me suit, me lit et partage mes publications sur les réseaux sociaux, je me sens vraiment chanceux d’avoir pu arriver jusque là…


Outremerlemag : Quel message souhaitez vous faire passer dans vos écrits ?

Didier Hippon : Le message que je souhaite faire passer dans mes écrits est le suivant : « malgré toute la dureté de la vie et les aléas que l'on rencontre, cette vie est un cadeau et il faut savoir en apprécier la beauté…  Ma petite phrase fétiche, que je me répète intérieurement au quotidien comme un leitmotiv est : " Aime ton prochain et il te rendra au centuple ce qui fut proche de ton coeur avec l'amour de l'éternel"

Outremerlemag : Quels sont vos projets ?

Didier Hippon : J'apprécie ma récompense tous les jours, j'envisage avec mon attachée de presse, qui est également mon coach, de faire publier d'autres recueils de poésie. J’écris à une fréquence d’environ 3 à 5 poèmes par jour, je comptabilise pour ces 3 derniers mois 125 textes en poésie, écrits un peu partout : dans le métro, au travail, en terrasse ou tout simplement devant ma feuille et mon crayon, tranquille chez moi.
Mais, pour l’heure, je mets tout en œuvre pour faire connaitre mon premier bébé poétique " Comme un papier de Feuillage" dans l'Hexagone, et en Outre-Mer…

« Comme un papier de feuillage » Editions Epingle à Nourrice (Grand Prix de Poésie 2013) – Disponible à la vente
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